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OGM – Les positions des candidats à la présidentielle
Début mars, Inf’OGM a contacté tous les candidats à l’élection présidentielle pour connaître leurs propositions concrètes et précises sur les OGM, les semences et les brevets.
Seuls Jean-Luc Mélenchon (Union populaire) et Anne Hidalgo (Parti Socialiste) ont pris le temps de nous répondre. Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) nous a renvoyé les réponses envoyées lors de la précédente campagne présidentielle. Ils s’opposent tous les trois aux OGM transgéniques et non transgéniques.
Les non réponses des autres candidats nous interpellent. En effet, il y a cinq ans, nous avions reçu des réponses précises et détaillées de tous les candidates et candidats. La question des OGM est pourtant à un tournant majeur, et même si elle ne fait plus la Une des médias, des changements législatifs pourraient remettre en cause les avancées acquises par l’Union européenne en termes de précaution et de transparence.
Nous avons donc pris le temps de lire les programmes pour voir si ces sujets étaient abordés.
Yannick Jadot (Europe Écologie – Les Verts) nous a répondu que » malheureusement, en raison du grand nombre de sollicitations, [il n’était] pas en mesure de répondre à [nos] questions et [nous priait] de l’excuser « . Cependant sa position en matière d’OGM est assez claire, même si son programme n’aborde pas en détail tous les aspects que nous avions listés. Il s’oppose aux OGM transgéniques et à la dérégulation des nouveaux OGM.
Philippe Poutou (Nouveau Parti Anticapitaliste) s’oppose aux OGM mais son programme n’aborde pas en détail la question des OGM non transgéniques.
Marine Le Pen n’aborde pas ces questions dans son programme, mais son parti, le Rassemblement National (RN), en mars 2021, s’engageait à défendre un étiquetage précis des OGM, sans que cette proposition ne soit détaillée : » il apparaît nécessaire que les produits alimentaires reconstitués, obtenus par composition d’éléments artificiellement séparés, contenant des OGM même en petite quantité, fassent l’objet d’un étiquetage détaillé « . Et, plus loin, le RN affirmait s’opposer aux traités de libre échange au nom de la sécurité écologique et de la concurrence déloyale [1].
Emmanuel Macron (La République En Marche – LREM) a, pendant son quinquennat, très clairement soutenu le projet de la Commission européenne visant à déréglementer les OGM non transgéniques [2]. Son programme n’apporte cependant aucun élément précis sur les sujets OGM, semences et brevets.
Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Eric Zemmour (Reconquête), Jean Lassalle (Résistons !), Fabien Roussel (Parti communiste français) et Valérie Pécresse (Les Républicains) n’abordent pas ces thèmes dans leurs programmes.
Cependant, sur le site StripFood [3], Nicolas Dupont-Aignan affirme qu’il » entend interdire les OGM sans pour autant s’opposer systématiquement aux avancées de la science « .
De son côte, Valérie Pécresse, dans un discours face à des agriculteurs à Villers-le-Lac (Doubs), le 13 janvier 2022, affirme qu’il faut “ développer l’innovation génétique que permettent les NBT ” et, pour cela, “ nouer des partenariats public-privé pour investir le champ de ces nouvelles technologies qui nous permettront d’accélérer le temps de la sélection et de gagner la course contre la montre à laquelle le changement climatique nous oblige ” [4].
[1] Rassemblement National, « 15 questions sur l’environnement, contre-projet de référendum », mars 2021.
[2] , « France – Le gouvernement unanime pour déréguler les nouveaux OGM », Inf’OGM, 30 septembre 2021
[3] Louis Jeudi, « Mieux manger : ce que proposent les candidats », StripFood, 21 mars 2022.
[4] Valérie Pécresse, « L’agriculture, c’est la France » — Discours de Valérie Pécresse à Villers-le-Lac, 13 janvier 2022.