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OGM – Les Faucheurs volontaires détruisent du tournesol issu de la mutagenèse
Le 30 juillet 2011, à Feyzin, plusieurs centaines de Faucheurs volontaires ont « neutralisé » (sic) du tournesol issu de la mutagenèse afin qu’il tolère un herbicide. Ce tournesol est pour les Faucheurs volontaires un OGM caché : reconnu comme OGM par la directive 2001/18, il est exclu pourtant de la réglementation [1]. L’action, symbolique, consistait à arracher un plan de tournesol par manifestant. Au final, c’est une centaine de mètres carrés qui ont ainsi été détruits, afin d’éviter toutes formes de contamination et dénoncer un système agricole mortifère [2].
Partis de Saint-Georges d’Espéranche (Isère), là où en 1997 a eu lieu l’un des premiers fauchages d’OGM, à savoir du colza transgénique [3], le cortège des faucheurs volontaires d’OGM s’est rendu à Feyzin, dans le Rhône. D’après le journal Le Progrès, « un grand mystère a entouré hier matin l’action symbolique de fauchage de plants de tournesol, imaginée par quelques faucheurs volontaires du Nord-Isère, luttant contre les OGM. Même les hommes de la compagnie de gendarmerie de Vienne, chargés de surveiller le mouvement, n’avaient jusqu’à la dernière minute pas idée de l’itinéraire emprunté et du lieu de destination finale ». Pendant toute la durée de l’action, les gendarmes sont restés en retrait, ce qui n’a pas empêché les manifestants de revendiquer leur action.
Comme l’annonce l’appel à la mobilisation autour de cette action, « En France, les OGM avancent masqués. Le passage en force des grands semenciers dans leur entreprise de confiscation du vivant prend de nouvelles formes, avec notamment le développement de variétés de tournesol (bientôt de colza) issues de mutagenèse dirigée et tolérantes à un herbicide. Ces cultures OGM sont exclues du champ d’application de la directive européenne et de ce fait ne sont pas soumises à la réglementation sur les OGM : évaluation et autorisation, traçabilité, étiquetage…
Aujourd’hui ces semences sont disponibles sur le marché et une campagne de propagande les présente aux agriculteurs comme LA solution au problème de l’ambroisie, en leur cachant bien sûr leur caractère OGM.
Il est urgent de lever le voile sur ce nouveau passage en force et informer paysans et consommateurs de la vraie nature de ce tournesol ».
D’ailleurs, Jean-Luc Juthier, un des organisateurs, précise, « le grand public a connaissance du moratoire en matière d’OGM. Cependant, ce moratoire ne porte que sur le maïs Mon810 alors que toute une nouvelle génération d’OGM a fait son apparition sur le marché et envahit désormais les champs. […] Les conséquences sont multiples. Un seul exemple : la rigotte de Condrieu. Le cahier des charges de ce fromage AOC exclut tout OGM. Or, le tournesol sous forme de tourteau est donné aux chèvres afin de favoriser la lactation. La plupart des producteurs de rigotte achètent du tournesol à des céréaliers ou à des coopératives. Au final, on peut retrouver du tournesol OGM dans des rigottes sans le savoir étant donné que ces OGM échappent à toute traçabilité ! La question des OGM est plus que jamais un combat d’avenir ! » [4].