Variabilité du transgène
Des scientifiques du Laboratoire (MDO) pour les méthodes de détection de l’INRA Versailles et du Laboratoire de Biométrie et d’Intelligence Artificielle de l’INRA Jouy en Josas, ont présenté lors d’une conférence des résultats qui mettent en évidence des discordances entre les données publiques des lignées transgéniques et ce qui a été observé dans deux programmes européens de recherche sur la mise au point des méthodes de détection des OGM. Les analyses ont porté sur cinq lignées commerciales différentes approuvées (ou en cours d’approbation) en Europe. Les résultats ont montré que les transgènes s’étaient réarrangés, c’est-à-dire qu’ils ne correspondaient plus à la caractérisation génétique présentée initialement par les entreprises. C’est le cas pour le maïs T25 LibertyLink de Bayer (tolérant au glufosinate) qui possède un second promoteur P35S (séquence provoquant la lecture de l’ADN inséré) non complet en plus ; le maïs Mon 810 YieldGard de Monsanto (produisant un insecticide) qui a perdu une séquence terminateur à la fin de la séquence du transgène ; le soja GTS 40-3-2 de Monsanto (qui tolère le glyphosate) possède des séquences supplémentaires dont une inconnue (ce qui avait obligé Monsanto à fournir ces dernières années une nouvelle séquence aux autorités compétentes européennes juste avant la publication des résultats par le laboratoire belge de l’Université de Gand) ; le maïs Bt 176 de Syngenta (produisant un insecticide et tolérant au glufosinate) possède plusieurs fragments en trop, dont des séquences connues et inconnues liées au promoteur 35S ; le maïs GA21 de Monsanto (tolérant le glyphosate) a subi des délétions de séquences dans le transgène. Tous ces résultats montrent donc que les transgènes ont été modifiés au cours du temps, un site sensible de modification pouvant être la séquence du promoteur 35S. La question est non seulement de savoir quand ces modifications ont eu lieu mais aussi si elles continuent…