Le débat public sur les OGM est indispensable
Madame, Monsieur,
Vous trouverez ci après le communiqué précisant, suite à la table
ronde organisée suite à proposition du Ministère de la Recherche,
la position de la Confédération Paysanne et d’Attac quant aux conditions
de l’organisation d’un débat public sur les OGM.
Confédération Paysanne
Attac
Le 17 septembre, la Confédération Paysanne et Attac refusaient de
participer à une table ronde organisée par le CIRAD à Montpellier sur
« le rôle de la recherche vis à vis des OGM végétaux en France ». Ceci
pour trois raisons ressortant des documents introductifs :
l’acceptation des OGM semblait un préalable au débat puisqu’il
s’agissait de travailler à une « stratégie collective de gestion des
OGM », les institutionnels, chercheurs et industriels pro-OGM invités
semblaient sur-représentés, et la méthode proposée mettait le débat
sous pression de l’imminence d’une décision des pouvoirs publics.
Dès l’introduction de cette première table-ronde, les organisateurs
proposaient d’en modifier l’objectif. L’idée de débattre, dans un
cadre qui n’en a pas la légitimité, du choix que doit faire la
société française à propos des OGM était remplacée par une réflexion
sur « comment faire pour que le débat et la construction d’un choix
social puisse avoir lieu ».
Le 1° octobre, le CIRAD proposait de poursuivre ce travail lors d’une
deuxième table-ronde. Partie prenante de nombreuses initiatives
demandant aux Ministres compétents d’organiser un « débat public »
sur les cultures GM en plein champ, la Confédération Paysanne et
Attac ne pouvaient qu’accepter cette deuxième invitation. Il est
dommage qu’un certain nombre d’acteurs invités, en particuliers les
représentants des industriels, souvent pro-OGM, ne se soient pas
déplacés ce jour-là. Cela n’a pas empêché les participants d’avancer
sur ce nouveau chantier : comment la société peut-elle s’exprimer sur
les techniques liées aux PGM et leurs conséquences qui ne peuvent
que modifier profondément son cadre de vie sans qu’il y ait eu débat
sur les choix de société qui y sont liés ? La volonté de créer les
conditions d’un débat fut largement exprimée par tous et la nécessité
de le poursuivre aussi.
A l’issue de ce troisième programme de recherche en science humaine
sur les OGM , la Confédération Paysanne et Attac réaffirment que
l’indispensable débat public sur les cultures GM ne peut se dérouler
sans le respect d’un minimum de règles de transparence, d’équilibre
et de respect de la diversité des opinions. Plus ce débat est refusé,
retardé, contraint de se réfugier dans le spectacle médiatique, les
tribunaux ou les échanges avec les forces de l’ordre, plus la tension
entre les positions des uns et des autres se cristallise..
Il n’y a pas d’autre issue à cette situation bloquée qu’une
négociation entre les représentants de la société civile, des
industriels et chercheurs et de l’État sur les conditions mêmes de
l’organisation de ce débat.
La Confédération Paysanne et Attac demandent cette négociation.
Tout refus de la part de l’État, des industriels ou des chercheurs,
toute tentative de passage en force des OGM ne feraient qu’aggraver
les conflits et la tension sociale.
Confédération Paysanne, Attac.