Tribune

Le débat public sur les OGM est indispensable

Par Thierry Raffin ATTAC et de la Confédération Paysanne

Publié le 09/10/2003

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Madame, Monsieur,

Vous trouverez ci après le communiqué précisant, suite à la table

ronde organisée suite à proposition du Ministère de la Recherche,

la position de la Confédération Paysanne et d’Attac quant aux conditions

de l’organisation d’un débat public sur les OGM.

Confédération Paysanne
Attac

Le 17 septembre, la Confédération Paysanne et Attac refusaient de

participer à une table ronde organisée par le CIRAD à Montpellier sur

« le rôle de la recherche vis à vis des OGM végétaux en France ». Ceci

pour trois raisons ressortant des documents introductifs :

l’acceptation des OGM semblait un préalable au débat puisqu’il

s’agissait de travailler à une « stratégie collective de gestion des

OGM », les institutionnels, chercheurs et industriels pro-OGM invités

semblaient sur-représentés, et la méthode proposée mettait le débat

sous pression de l’imminence d’une décision des pouvoirs publics.

Dès l’introduction de cette première table-ronde, les organisateurs

proposaient d’en modifier l’objectif. L’idée de débattre, dans un

cadre qui n’en a pas la légitimité, du choix que doit faire la

société française à propos des OGM était remplacée par une réflexion

sur « comment faire pour que le débat et la construction d’un choix

social puisse avoir lieu ».

Le 1° octobre, le CIRAD proposait de poursuivre ce travail lors d’une

deuxième table-ronde. Partie prenante de nombreuses initiatives

demandant aux Ministres compétents d’organiser un « débat public »

sur les cultures GM en plein champ, la Confédération Paysanne et

Attac ne pouvaient qu’accepter cette deuxième invitation. Il est

dommage qu’un certain nombre d’acteurs invités, en particuliers les

représentants des industriels, souvent pro-OGM, ne se soient pas

déplacés ce jour-là. Cela n’a pas empêché les participants d’avancer

sur ce nouveau chantier : comment la société peut-elle s’exprimer sur

les techniques liées aux PGM et leurs conséquences qui ne peuvent

que modifier profondément son cadre de vie sans qu’il y ait eu débat

sur les choix de société qui y sont liés ? La volonté de créer les

conditions d’un débat fut largement exprimée par tous et la nécessité

de le poursuivre aussi.

A l’issue de ce troisième programme de recherche en science humaine

sur les OGM , la Confédération Paysanne et Attac réaffirment que

l’indispensable débat public sur les cultures GM ne peut se dérouler

sans le respect d’un minimum de règles de transparence, d’équilibre

et de respect de la diversité des opinions. Plus ce débat est refusé,

retardé, contraint de se réfugier dans le spectacle médiatique, les

tribunaux ou les échanges avec les forces de l’ordre, plus la tension

entre les positions des uns et des autres se cristallise..

Il n’y a pas d’autre issue à cette situation bloquée qu’une

négociation entre les représentants de la société civile, des

industriels et chercheurs et de l’État sur les conditions mêmes de

l’organisation de ce débat.

La Confédération Paysanne et Attac demandent cette négociation.

Tout refus de la part de l’État, des industriels ou des chercheurs,

toute tentative de passage en force des OGM ne feraient qu’aggraver

les conflits et la tension sociale.

Confédération Paysanne, Attac.

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