n°20 - mai 2001

Partie Recherche & Environnement, Inf’OGM n°20

Par Christophe NOISETTE

Publié le 30/04/2001

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SANTE – Un article paru récemment [1] révise la bibliographie scientifique entre 1980 et 2000 sur les risques pour la santé humaine des OGM. Première constatation : il n’y a eu que très peu d’articles publiés dans la presse scientifique sur ce thème. Et le peu qu’il y a eu n’est pas vraiment convaincant, ni dans un sens ni dans l’autre. Les auteurs plaident pour que des recherches publiques et indépendantes soient réalisées sur ce thème, et qu’à défaut, les recherches réalisées par les firmes privées fassent l’objet d’une révision par un comité éditorial indépendant et soient rendues publiques.

XENOTRANSPLANTATION – Novartis a annoncé la création, avec la firme américaine BioTransplant, d’une nouvel-le société de recherche en xénotransplantation. La nouvelle société basée à Boston sera opérationnelle au 1er janvier 2002, indique Novartis qui contrôlera 67 % du capital.

GRANDE BRETAGNE – Le programme mené par British Trust for Ornithology qui consiste à étudier les populations d’oiseaux sur des parcelles expérimentales Ogm et non-OGM ne sera pas financé cette année, car, déclare le Ministère de l’Environnement, il n’y a pas assez d’argent.

The Express, 30 avril 2001

AUSTRALIE – Le Ministère de l’Agriculture, c’est aperçu qu’un vers, parasite du cotonnier, sensé être tué par le coton transgénique Ingard, était de plus en plus présent. Les experts ont conclu que ce papillon développait une résistance à l’insecticide produit par le coton. Pour les responsables de Monsanto, il est trop tôt pour tirer des conclusions.

ABC, 19 avril 2001

Brevets et génome

Si le génome humain ne contient finalement que 35 000 à 45 000 gènes, alors, concrètement les grandes compagnies vont être d’autant plus concurrentes sur les brevets. Incyte Genomics a déposé plus de 7000 brevets sur des séquences complètes de gènes (www.incyte.com/news/1999) et en détient 560 aux Etats-Unis, Human Génome Science en a déposé plus de 7500 (www.humangenomesciences.co m) et en détient 162, Millenium en a déposé plus de 500 et en détient plus de 50. Le nombre de brevets déposés par Celera est inconnu. Le volume important de demandes de brevets (plus de 20 000 brevets couvrant des séquences de gènes ont été déposés) laissent penser que plusieurs demandes couvrent le même gène. Or comme le gène n’est pas par lui-même brevetable, son utilisation va provoquer des quiproquos sur les fonctions de ces gènes. De plus, un brevet ne donne pas tant le droit d’utiliser commercialement une invention que le droit d’empêcher les concurrents de le faire sans l’accord du détenteur sous conditions de versement de redevances. C’est donc un droit négatif. On chiffre ce coût par brevet pendant les 10-20 ans de sa durée de vie à $100 000- $500 000 pour le simple entretien du brevet dans les pays développés. Encore faut-il les défendre. Cela coûte en moyenne $1,6 million par contestation de brevet, et encore plus pour les brevets « biologiques » du fait de leur complexité, et du manque de jurisprudence. Cependant les redondances vont faciliter le travail du Patent & Trade Office, qui devrait rejeter une bonne partie de ces demandes.

Inra, Bulletin des biotechnologies, avril 2001

Après le décodage des gènes, viendra le décodage des protéines : cela signifie déterminer quelles protéines sont produites par quels gènes et quelles sont les interactions entre elles. C’est ce qu’on appelle le protéome [2]. Considérant que ce sont les protéines qui portent en elles les instructions des gènes, toutes les découvertes mirobolantes évoquées au moment du décodage de notre génome ne seront rien si on ne comprend pas l’ABC des protéines. Ainsi, un consortium s’est formé entre Myriad Genetics et deux géants de l’informatique, Hitachi et Oracle. Ce projet pourrait atteindre, d’ici 2004, le demi-milliard de dollars. Officiellement, il existe aussi un projet similaire mais financé par les Etats : le Projet Protéome Humain.

[1Revista Espanola de Salud Publica, vol.74 n.3 Madrid, Mai/Juin 2000, Jose L. Domingo Roig y Mercedes Gomez Arnaiz Laboratorio de Toxicologia y Salud Medioambiental. Facultad de Medicina, Universidad « Rovira i Virgili », Tarragona (Espagne)

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