Actualités
ARGENTINE – L’Argentine souhaite assouplir les règles d’importations des PGM dans l’UE
Gustavo Idigoras, ministre conseiller pour les affaires agricoles à l’ambassade d’Argentine auprès de l’Union européenne, s’est exprimé sur la politique argentine sur les PGM lors d’une réunion du Conseil International des Céréales qui s’est tenue à Londres le 9 juin 2009 [1]. Selon lui, l’Argentine va augmenter ses cultures de PGM, notamment de maïs et de soja. Mais ces projets se heurtent notamment au phénomène des « autorisations asynchrones avec l’Union européenne, la Chine et l’Inde », à savoir qu’une PGM puisse être autorisée dans un pays mais pas dans un autre. Gustavo Idigoras a également souligné que les seuils de présence à faible taux de certains pays importateurs posaient problème. Derrière ce propos se trouve notamment la politique de tolérance zéro de l’Union européenne qui refuse sur son territoire toute PGM non autorisée, politique qui est l’objet de nombreuses pressions actuellement [2].
Que peut comprendre l’Union européenne des propos du ministre argentin, qui a également parlé du coût excessif de la certification du maïs sans PGM ? A la première lecture, cela ressemble à une mise sous pression supplémentaire de l’UE pour qu’elle lève a minima cette politique de tolérance zéro. Cela confirme également que l’aspect non synchrone des autorisations est un problème pour les pays exportateurs et que l’hypothèse d’une uniformisation des autorisations à l’international se rapproche. Une uniformisation qui aurait pour conséquence de « faciliter » le commerce des denrées agricoles mais au prix d’un allègement des évaluations et contrôles des PGM car tous les pays n’ont pas les mêmes exigences, et que les Etats-Unis sont déjà au travail sur ces points, notamment au sein du Codex alimentarius [3]. Mais le discours peut également être vu sous l’angle d’un coup de bluff de l’Argentine, car quel commerçant pourrait raisonnablement se mettre en position de perdre son plus gros client ? Comme le dit le ministre argentin, la Chine et l’Inde posent également problème avec leur système d’autorisation. Or la Chine a augmenté ses importations de soja, au point d’être devenue le principal importateur de soja dans le monde. Les possibilités de trouver d’autres acheteurs aussi importants se réduisent donc pour l’Argentine. Mais même s’il s’agit d’un coup de bluff, il s’inscrit dans une dynamique plus générale de mise sous pression qui elle, annonce une année 2010 voire 2011 assez chaude.