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Les OGM cultivés disparaissent progressivement d’Europe… sauf en Espagne et au Portugal

Par Christophe NOISETTE

Publié le 21/01/2013

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En 2012, 132 000 hectares de plantes génétiquement modifiées (PGM) ont été cultivés, soit une augmentation de 15% par rapport à 2011 (114 500 hectares). Ces chiffres masquent une réalité plus complexe et des déséquilibres qui s’agrandissent. Les cultures de PGM représentent donc 0,07% de la surface agricole de l’UE [1].

Premier constat  : les cultures de PGM dans l’Union européenne sont exclusivement des cultures de maïs MON810, alors que deux autres plantes ont été autorisées à la culture, le maïs T25 et la pomme de terre Amflora, au taux d’amidon plus élevé. Amflora a totalement disparu du sol européen. Elle avait été autorisée, après un marathon pour BASF de dix ans, en 2010… La première année, ce furent 281 hectares, dans quatre pays ; puis en 2011, la République tchèque a quitté le club des cultivateurs d’Amflora, tandis que les autres pays réduisaient leur surface comme peau de chagrin. Et deux ans après, cette pomme de terre GM a disparu des assolements.

La Suède et l’Allemagne ne cultivent plus aucune PGM cette année. Et aucun nouveau pays n’a décidé d’en cultiver.

Deuxième constat : deux pays, l’Espagne et le Portugal, représentent 95% des cultures de PGM dans l’Union européenne. Les autres – la Pologne, la Slovaquie, la Roumanie, la République Tchèque – représentent donc moins de 5%. On peut donc dire que les PGM sont cultivées, à quelques épis près, seulement dans la péninsule ibérique.

Troisième constat : les cultures de maïs MON810 ont diminué dans les six pays européens qui en cultivaient (voir tableau ci-dessous), à l’exception des deux leaders précédemment évoqués. Dans ces quatre pays, la baisse a été d’environ 33% passant de 9466 hectares en 2011 à 6456 hectares en 2012.

Pourquoi les surfaces n’augmentent-elles que dans deux pays ? Pour l’Espagne, c’est avant tout l’absence de règles de coexistence, l’augmentation des contaminations par des OGM qui fragilisent les filières « biologiques » ou « sans OGM » et la raréfaction organisée des ventes de semences conventionnelles de qualité qui pourraient en partie expliquer cette augmentation.

Inf’OGM va donc, à partir des données brutes qu’elle a réussi à obtenir, analyser le fossé qui se creuse dans l’Union européenne. Car n’oublions pas, aussi, que six autres pays – La France, le Luxembourg, la Grèce, la Bulgarie, la Hongrie et l’Autriche – ont adopté des moratoires sur la culture de ce maïs MON810, voire pour certains sur la pomme de terre Amflora. L’Union européenne ne parle donc pas décidément d’une même voix sur le dossier des OGM. Et la réticence vis-à-vis des PGM ne faiblit pas, au contraire.

[1La Fao annonce pour 2011 une superficie agricole de 186 555 000.

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