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Terminator : actualité 1999 – 2001

Par Inf’OGM

Publié le 01/01/2001, modifié le 10/07/2024

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Etats-Unis – Durant les 18 derniers mois, le département américain de l’agriculture (US Department of Agriculture – USDA) a reçu plusieurs milliers de lettres, appels téléphoniques, fax ou email pour protester contre son soutien à la technologie Terminator [1].

L’USDA est copropriétaire d’un brevet (n°5723765), avec Delta Pine & Land sur la stérilisation des semences. Le 28 octobre 1999, de nombreux représentants de la société civile ont rencontré Dan Glickman, ministre de l’Agriculture, pour demander que toutes les entreprises s’engagent à ne pas commercialiser de graines stériles ou des graines dont la modification génétique serait activée par un produit chimique ; que l’USDA cesse ces négociations avec Delta Pine & Land et abandonne toute recherche sur la stérilisation des graines, y compris par des subventions à des universités ; que l’USDA adopte une politique stricte pour interdire que l’argent du contribuable serve cette technologie ; que l’USDA utilise l’argent de la recherche publique pour développer une agriculture durable et réduire la dépendance des agriculteurs vis-à-vis de l’extérieur ; et enfin que l’USDA assure un droit de regard aux agriculteurs et aux citoyens dans l’élaboration des priorités de la recherche. Dan Glickman a déclaré qu’il s’impliquerait personnellement pour que cette situation change.

Le département américain à l’agriculture a acquis deux nouveaux brevets sur Terminator. Pour Pat Mooney, directeur de RAFI, il s’agit “d’une mauvaise utilisation des fonds publics dont le but unique est d’augmenter les profits des compagnies semencières” [2]. Il précise que lors des deux rencontres avec l’USDA, l’année dernière, celle-ci leur “avait assuré” qu’il n’y avait plus de brevets en cours. Et en février, le directeur général de la FAO avait clairement exprimé son opposition à Terminator. Plus récemment, l’Etat du Maryland a introduit un projet de loi pour interdire ces semences sur son territoire. D’après RAFI, les nouveaux brevets en question ont été délivrés respectivement le 20 juillet 1999 (n°5.925.808) et le 2 novembre 1999 (n°5.977.441). Et comme les autres, ces derniers sont en copropriété avec Delta Pine and Land. Enfin, RAFI précise qu’il ne faut pas oublier d’autres formes de semences tout aussi insidieuses actuellement à l’étude, que cette ONG appelle les Semences Traitor. Pour que la caractéristique liée à la manipulation génétique soit activée, cette dernière technologie oblige qu’un produit chimique vendu par la même firme soit appliqué au préalable sur la semence. Une lettre de protestation, adressée à Dan Glickman, secrétaire à l’agriculture, est disponible sur le site de RAFI.

En septembre 2000, l’Inde a décidé officiellement de ne pas promouvoir la technologie Terminator, mais, en même temps, le Ministre de l’Agriculture a déclaré que les bénéfices des biotechnologies devaient être évalués scientifiquement car le potentiel des plantes transgéniques, tant au niveau de la rentabilité que de leur plus-value nutritionnelle, ne devait pas être ignoré [3].

Etats-Unis : Onze membres du Comité Consultatif sur les Biotechnologies Agricoles de l’USDA, ont envoyé une lettre au gouvernement américain pour que le gouvernement abandonne son soutien à la technologie Terminator, qui, pour eux, est « une véritable erreur ». L’USDA a préparé un document pour le Comité sur Terminator qui demande entre autres que la licence de Terminator ne puisse pas être vendue à des firmes qui détiennent déjà 40% du marché national, qu’aucune plante ne puisse utiliser cette technique si elle peut se croiser avec des espèces sauvages ou cultivées, qu’une étude soit réalisée par l’USDA et le Département de la Justice sur les impacts des monopoles dans le domaine agricole. Enfin, le comité demande à Dan Glickman qu’il revoit sa politique d’allocation des fonds publics à une technologie qui permet aux firmes d’extorquer toujours plus d’argent aux agriculteurs.

Cropchoice News, 1 septembre 2000,

Grande Bretagne : Le ministère de l’environnement a élaboré un guide pour les producteurs d’OGM. Il propose un certain nombre de techniques pour minimiser les risques environnementaux des OGM : réduire les transferts de gène, éviter la toxicité du pollen, prévenir des repousses involontaires… Pour l’Agence de protection de la Nature, English Nature, membre du Comité, ce guide est un grand pas dans le débat sur les OGM… Mais les associations écologistes ont réagi négativement, notamment sur la mise en valeur de Terminator. Elles estiment, en effet, que English Nature oublie les dimensions socio-politiques des OGM.

ETATS-UNIS – Le Département de l’Agriculture qui détient, avec Delta & Pine Land, les trois brevets sur Terminator, a signé, en 2001, avec cette entreprise un contrat lui permettant, sous certaines conditions que RAFI [4] juge vraiment minces, d’utiliser cette technologie, à partir de 2003. Les royalties serviront à financer le Service de Recherche Agronomique de l’USDA.

GRANDE-BRETAGNE – Le gouvernement a officiellement démenti une allégation affirmant que le colza transgénique expérimenté sur son territoire utilisant la technologie Terminator contient l’enzyme « barnase », potentiellement dangereuse pour la santé humaine. Cet enzyme rend le pollen et les semences stériles. L’organisation The Institute for Science in Society a déclaré que ladite enzyme avait endommagé le rein des rats. Le gouvernement ne conteste pas sa nocivité. Pour lui, le colza transgénique ne contient pas l’enzyme mais le gène codant la barnase et ce dernier est sans danger.

[1Communiqué de presse de Rural Advancement Foundation International, 29 octobre 1999

[2Communiqué de presse de RAFI, 24 mars 2000

[3Reuters, 15 septembre 2000

[4Communiqué de Rafi, 3 août 2001

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