Retour sur les mobilisations contre les OGM au Royaume-Uni
Le concentré de tomate transgénique a été le premier produit alimentaire vendu au Royaume-Uni, mais il a été rapidement retiré des étals. Des protestations contre les importations de soja GM RoundUp Ready de Monsanto ont commencé dès 1996, y compris des actions directes contre des cargos. À la même époque, des groupes de consommateurs étiquetaient les produits dans les supermarchés avec des autocollants et distribuaient des brochures aux clients. En 1998, Iceland est devenu le premier supermarché britannique à interdire les ingrédients GM dans les produits de sa marque propre. Les premiers essais en champs de colza ou de maïs GM ont immédiatement attiré l’opposition des populations locales, des agriculteurs et des militants voisins. Le gouvernement du Royaume-Uni a alors annoncé un accord volontaire avec l’industrie pour ne pas cultiver des semences transgéniques tant qu’une série d’« essais à l’échelle de la ferme » (« farm-scale trial ») n’aurait pas démontrer l’absence d’impacts sur la biodiversité.
En 1999, les principaux supermarchés britanniques et les fabricants de produits alimentaires ont commencé à éliminer les ingrédients alimentaires génétiquement modifiés et les essais promis à l’échelle de la ferme ont commencé. En 2003, la consultation publique sur les cultures génétiquement modifiées (« GM Nation ? ») a révélé une préoccupation publique généralisée aux OGM. En 2004, les résultats des essais précédemment évoqués ont montré que les cultures GM représentaient un dommage pour la faune (du fait notamment d’une modification dans l’utilisation des herbicides) pour les colzas et betteraves à sucres transgéniques.
En raison de l’opposition publique, aucune plante transgénique n’a jamais été cultivée commercialement au Royaume-Uni et les produits étiquetés « OGM » sont extrêmement rares sur les étals des supermarchés. Cependant, le soja GM RoundUp Ready continue d’être importé pour l’alimentation animale, car la viande et les produits laitiers issus d’animaux nourris aux OGM peuvent être commercialisés sans être étiquetés. En 2015, l’Écosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord décident d’interdire les OGM sur leur territoire… mais le gouvernement britannique continue de travailler en étroite collaboration avec l’industrie pour promouvoir les OGM et entend utiliser le Brexit pour en favoriser le développement.