Retour sur la mobilisation contre les OGM en Espagne
En Espagne, l’introduction des premières cultures transgéniques, il y a 20 ans, a provoqué la mobilisation de grands secteurs de la société civile. Les organisations écologistes, aux côtés des syndicats agricoles, des organisations de consommateurs et des ONG de coopération Nord-Sud, ont créé une alliance pour défendre une agriculture et une alimentation sans OGM.
Des milliers de personnes ont montré leur refus dans les rues en participant à deux manifestations, à Zaragoza et à Madrid. Et annuellement, en avril, pour commémorer le jour de la lutte paysanne, on organise une multitude d’actions revendicatives et d’informations autour des OGM. L’existence de plateformes locales dans tout l’État, et une alliance solide au niveau national, ont permis que les citoyens réussissent à arrêter deux expérimentations : en 2011, une entreprise italienne n’a pas pu expérimenter à Valence une variété de riz contenant des gènes humains, et en 2013 et 2015, les mouches transgéniques n’ont finalement pas été lâchées en Catalogne.
Durant ces deux décennies, nous avons mis en exergue les impacts environnementaux et socioéconomiques des OGM et le pouvoir démesuré des entreprises de biotechnologies auprès du gouvernement. Dans une lutte inégale devant les moyens de communication et le pouvoir politique, nos organisations qui, dans l’État espagnol, défendent un autre modèle d’agriculture, ont réussi à mettre sur la table le besoin d’une agriculture et d’une alimentation contrôlées par les gens et non par une poignée d’entreprises.