INTERNATIONAL – Concurrence ou alliance ?
D’une part, l’étude de la Conférence des Nations unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) intitulée “Tendances du marché à la concentration : le cas de l’agro-industrie” [1] et rendue publique en avril 2006, explique que le secteur agricole a connu récemment un phénomène de consolidation avec l’émergence de quelques entreprises qui contrôlent la filière et dominent les secteurs de l’agrochimie, des semences et des biotechnologies agricoles. Et du fait des brevets, la CNUCED estime que cette concentration donne un pouvoir sans précédent aux entreprises vis-à-vis des agriculteurs. Elle précise que le brevetage d’innovation agricole a supplanté les pratiques agricoles traditionnelles et les droits des agriculteurs comme celui de pouvoir conserver ses semences.
D’autre part2, Monsanto détient 40% du marché mondial des semences GM de maïs et de soja et 90%, si on considère les semences commercialisées avec des caractéristiques génétiques Monsanto. Face à cette domination, Limagrain a transvasé son pôle semences à sa filiale Vilmorin, cotée en bourse, augmentant ainsi ses moyens financiers pour se développer. De même, DuPont a augmenté le budget de sa division “agriculture et nutrition” de 31% entre 2002 et 2006, pour atteindre 465 millions d’euro en 2006, dont la majorité est investie en semences. Selon J.M. Duhamel, PDG de Monsanto France, “Monsanto investit 10% de son chiffre d’affaires en R&D, soit un budget de 600 à 700 millions d’euro, dont 80% dans les semences et les biotechnologies”. Enfin Syngenta a créé un fonds de capital-risque de 80 millions de dollars qui investira dans des start-up.