AFRIQUE – Rentabilité des cultures OGM
A. deGrassi, de l’Institut d’Etude de Développement (Université de Sussex, GB), a analysé les cultures de coton Bt de Monsanto en Afrique du Sud, de maïs Bt de Syngenta et de patate douce de Monsanto au Kenya. Il conclut que ces variétés ne sont pas une solution durable à la sous-nutrition. Il explique notamment qu’au Kenya, lutter contre la pauvreté doit passer par une diminution de la corruption « qui coûte 180 fois plus d’argent que la lutte contre les maladies des patates douces, que les variétés de coton Bt introduites en Afrique du Sud ne sont pas adaptées à son climat et sont donc sensibles à d’autres maladies que les insectes et que leur importation a provoqué une baisse des prix, mettant en faillite près de 60 000 fermiers. Les zones refuges ou tampons n’ont pas été mises en place provoquant des contaminations de cultures alentours […]. Aucune étude sur le marché potentiel n’a été faite au Kenya avant l’introduction de maïs Bt, qui aurait montré que les fermiers utilisaient déjà des variétés résistantes à certains lépidoptères de la famille des pyralidae. Les actuels problèmes de l’agriculture kenyane sont plus de l’ordre de la sécheresse, la faible fertilité des sols… […]. Les trois cas analysés mettent en évidence une dépendance des agriculteurs et du savoir national par rapport aux grandes entreprises vendant les OGM ».