THEATRE – Le péché ogmique
En 2003, la compagnie Carpe Diem a créé “Le péché Ogémique”. Cette pièce est un spectacle “citoyen et décapant qui aiguise notre vigilance sur la biosécurité alimentaire et les questions éthiques sous-jacentes”.
THEATRE – Adam n’est pas content. Il trouve un ver, un petit ver nu et dérisoire dans sa pomme. Eve chérit cet être innocent et vulnérable. « C’est là que les neurones du gars du paradis s’agitent, et que débute sa quête chimérique de créer un monde conforme à ses désirs en offrant à la science l’Eden en pâture. Il invente les OGM ». Eve, elle, entend bien résister à ces OGM, à la corruption, à la marchandisation du vivant. Mais en aura-t-elle les moyens ? Saura-t-elle faire face aux lobbies, et à ces entreprises multinationales avides et cupides qui souhaitent lui interdire de cultiver ses variétés paysannes de maïs… jusqu’au procès ?
Ce spectacle, le Péché Ogémique, créé par la compagnie Carpe Diem en 2003, grâce à l’aide de l’association BEDE (pour les aspects technico-réglementaires des manipulations génétiques), a été joué une centaine de fois jusqu’en 2008, en France, au Luxembourg et en Algérie. En 2015, Etienne Brac et Cécile Morel décident de réactualiser cette pièce de théâtre, notamment en intégrant les derniers développement des biotechnologies modernes et en retravaillant la mise en scène pour qu’elle soit encore plus captivante, sans rien perdre de sa force didactique.
Le texte est tout simplement satirique, un « outil aussi commode que ludique ». En effet, comme les auteurs le disent eux-mêmes, la satire « soulève la poussière, elle provoque rire et amusement tout en invitant à la prise de conscience et de position. Elle est volontairement critique et place le spectateur-citoyen face aux questions qui le concernent : doit-il accepter les manipulations génétiques et l’appropriation du vivant comme une incontournable fatalité et les regarder au fond de son assiette sans réfléchir aux multiples conséquences qui en découlent aujourd’hui et pour les générations futures ? ».
En résumé, le Péché Ogémique est un spectacle citoyen, écrit dans une langue internationale, mêlant chant et théâtre, dans un jeu endiablé et déluré, qui cherche à nous plonger dans nos a priori, nous incite à la vigilance face à un monde en mutation et à en débattre. C’est donc aussi un formidable outil pédagogique. D’ailleurs, en fonction de la disponibilité d’intervenants, les comédiens seront ravis d’ouvrir un espace de débat à l’issue de la représentation.
Spectacle tout public, durée 1h05
Contact :
Etienne Brac : 06 32 39 45 02, bracetienne@gmail.com
Cécile Morel : cecile.morel@ymail.com
Prochaines dates :
Samedi 26 mars 2016 à Lyon :
Chaponost avec Rés’OGM Infos
Vendredi 6 mai 2016 à Colmar :
Foire écobio d’Alsace
Extrait du dossier de presse
L’ Histoire
Au commencement, il y avait Adam et Eve. Mais ce que ne dit pas la Genèse, c’est que l’homme était gourmand, poltron, vil, insatisfait, arriviste. Aussi, quand il demande une deuxième pomme à Eve, « parce que farzy oune creux, here, in the middle of mein stomac », c’est sans compter avec Félix qui a élu domicile dans le fruit défendu… Mais quel gène chimérique a pu chatouiller, à cet instant, les neurones d’un p’tit gars du paradis qui avait tout pour être heureux dans la vie ? Pourquoi cette envie démoniaque d’offrir à la science l’Eden en pâture ? Débute, en effet, la fabuleuse et terrible aventure de l’Homme qui veut créer un monde conforme à ses désirs ; il invente donc les « O.G.M. ». Un furieux déluge, alors, s’abat sur Eve qui essaie de résister à l’attaque de la transgénèse, de la corruption et de la justice qui fait défaut.
Voici un spectacle citoyen et décapant qui chatouille avec ironie nos à priori, aiguise notre vigilance sur la bio-sécurité alimentaire et les questions éthiques sous-jacentes. Le sujet est abordé dans un rythme effréné de jeu à l’italienne et à travers un langage intermondialiste : savant et délicieux mélange des sensibilités « origéniales » qui nous entourent !
Le Sujet
« Le Péché Ogémique » soulève l’épineuse question des OGM et de tout ce qui en découle : manipulation génétique ; santé publique ; pollution irréversible de l’environnement ; règles du commerce international ; privatisation du vivant.
L’octroi de brevets industriels sur les biotechnologies a favorisé une privatisation du vivant pour les grandes firmes agro-alimentaires. Nous croyons que ceci est grave et nous le crions sur la place publique.
Celle qui nous concerne n’est autre qu’un carré de planches : le théâtre !
Face à cette mécanique inquiétante et sans cesse croissante qu’ est la culture du renoncement , nous croyons nécessaire d’ajouter notre petit grain de sable … pour en gripper les rouages… Le meilleur des mondes n’est pas seulement l’affaire de quelques uns !
Le Texte
« A présent, mein herr sympathique public, je requiers your attention and your absolute concentration because il spettacolo risque fortemante de devenir totalemante explosif… » Nous avons choisi de faire un travail conséquent sur le verbe. Support essentiel de la pièce, le phrasé tâche d’être un véhicule aussi pratique que ludique. Faisant fi des frontières, le texte cueille ses mots dans tous les jardins du monde. S’évertuant à être euphonique et rythmé, il conserve pour objectif de ne jamais s’éloigner du sens. Des mots à tordre et à manipuler, des phrases en contorsion, sémantique en scoubidou… Pareille aux hélices fondatrices de notre ADN, la pièce s’articule dans un langage précis et enlevé.
Spectacle en français, saupoudré de multiples sabirs, langues orientales et occidentales, argots, verlans, créoles, sardanapales et autres délicieux dialectes transgéniques foisonnants sur notre petite planète …ce morceau choisi insère et désaxe expression et langage, car c’est aussi bien de manipulation dont il faut se soucier.