Séralini, un scientifique de plus dans la tempête
Le soutien à Gilles-Eric Séralini, exprimé dans un texte publié conjointement par l’Ensser et la Fondation Sciences Citoyennes, illustre clairement la position de ces deux réseaux : « La controverse entre chercheurs, organisée au sein de la communauté scientifique, est un des moteurs essentiels de la construction des savoirs ». L’Ensser, constatant que « la grande majorité des chercheurs qui publient des résultats suggérant des effets d’OGM jusqu’alors insoupçonnés (effets sur la santé ou sur l’environnement) est la cible de campagnes de dénigrement provenant de membres influents de la communauté scientifique » [1], considère qu’un scientifique ne saurait être l’objet d’attaques médiatisées du seul fait de désaccord sur ses résultats, qui plus est si ces derniers vont dans le sens d’une remise en cause d’intérêts privés.
Car G.E. Séralini est actuellement la cible d’attaques et de pressions venant de plusieurs organismes. Ainsi, l’Association Française des Biotechnologies Végétales (AFBV), en réaction au dernier article publié par G.E. Séralini dans une revue scientifique à comité de relecture, « déplore que la science soit mise au service de convictions personnelles ou idéologiques. Elle s’insurge contre les graves accusations formulées à l’encontre des instances d’évaluation qui réunissent des experts qualifiés de la Recherche publique. L’AFBV regrette enfin que les publications de M. Séralini rencontrent un aussi large écho médiatique alors que ses travaux ont toujours été invalidés par la communauté scientifique ».
Si l’AFBV dénonce le fait que Gilles-Eric Séralini ait publié ses résultats « dans une revue qui ne figure pas parmi les grandes revues scientifiques », elle omet de préciser qu’il en est de même pour les données fournies par Monsanto. Surtout, l’Ensser note que l’affirmation de l’AFBV quant à l’invalidation des résultats de G.E. Séralini par la communauté scientifique est mensongère : « Tous ses travaux ont été publiés dans des revues internationales à comité de lecture et donc évalués par les pairs. Aucun n’a jamais fait l’objet d’une invalidation ».
[1] Waltz E. Battlefield, Nature 2009. 461 :27-32