Partie Recherche & Environnement
CLONAGE
SUISSE – Afin d’interdire le clonage d’êtres humains et de protéger la personne contre les dangers potentiels de la médecine et de la biotechnologie, le Conseil fédéral a demandé au Parlement de ratifier deux accords européens : d’une part, la Convention du Conseil de l’Europe sur les droits de l’Homme et la biomédecine qui consacre la primauté de l’intérêt de l’individu sur celui de la société et de la science ; et d’autre part, et un protocole additionnel qui interdit toute intervention dont le but est de créer un être humain génétiquement identique à un autre être humain vivant ou mort.
AFP, 12 septembre 2001
Le National Mastitis Council évalue à plus de 2 milliards de dollars les dommages subis chaque année par l’industrie laitière à cause de la mammite, une inflammation d’origine bactérienne de la glande mammaire chez la vache. Ainsi des chercheurs de l’Université du Vermont cherchent à déceler les caractéristiques génétiques à l’origine du développement des mammites. De leur côté, des chercheurs de l’Université du Tennessee procèdent au clonage d’un veau, Millie, issu d’une vache présentant une forte propension au développement de mammites, afin de mieux comprendre l’effet de certains gènes sur son profil de santé. Enfin, les mêmes chercheurs tentent de cloner des animaux particulièrement résistants à cette affection.
USA Today, 20 septembre 20001
Des chercheurs de l’université de Teramo (Italie) ont cloné un mouflon, mammifère en voie de disparition. “C’est la première fois qu’un mammifère appartenant à une espèce menacée survit au clonage”, a affirmé Michael Clinton, du Roslin Institute. Par le passé, les expériences de ce type s’étaient toujours soldées par des échecs. La dernière en date, en janvier 2001, avait conduit à la naissance d’un bébé gaur (un bœuf sauvage) qui n’avait survécu que 48 heures. Pour Stéphane Ringuet, du World Wide Fund for Nature, “ce n’est pas le clonage qui répondra à des défis comme l’augmentation de la population mondiale, le recul de l’habitat animal, la chasse ou le commerce des animaux. Si le clonage conduit à remettre ces animaux derrière des barreaux, ça ne vaut pas le coup”.
http://www.nature.com/nbt/press_release/nbt1001.html
http://www.wwf.fr
VIGNE TRANSGENIQUE – L’INRA a arraché les 400 plants de vignes transgéniques qui poussaient “en plein champ” à proximité des limites de l’aire d’appellation d’origine contrôlée Eguisheim et Herrlisheim. “Il est apparu que les résultats n’étaient
pas concluants et que les protocoles expérimentaux n’étaient pas conformes”, a indiqué Jean-Pierre Prunier, président du comité permanent OGM à l’INRA. Les recherches étaient réalisées sur des porte-greffes modifiés résistants au court-noué, une maladie dégénérative qui frappe la vigne “de manière très marginale”, indique un chercheur. La Confédération Paysanne se félicite de cette décision, d’autant plus que l’Europe a ajourné sa directive qui devait autoriser “la circulation des matériels végétaux transgéniques de la vigne”. A l’INRA, en revanche, on se désole : “L’aveuglement rétrograde n’est pas la bonne réponse. Nous poursuivrons donc notre travail in vitro”.
Est républicain, 16 septembre 2001
MONARQUE – En 1999, plusieurs études concluaient à la nocivité du maïs transgénique Bt pour les larves du papillon monarque. Une nouvelle étude américaine publiée dans les PNAS (comptes rendus de l’Académie des sciences américaine) réfute cette thèse par une série d’arguments incluant la synchronisation de la période de pollinisation et de la présence des larves de monarques dans les champs, ou le calcul de la concentration des grains de pollen toxiques sur les feuilles de laiteron (dont peuvent se nourrir ces larves) et l’impact de cette concentration sur les larves. La discussion n’est pourtant pas close au sein même des signataires des études du PNAS : d’autres menaces pèsent sur ce lépidoptère, comme l’éradication des “mauvaises herbes” dont se nourrissent les larves, par les herbicides totaux, ou l’idée que le pollen n’est pas seul en cause dans les effets nocifs constatés sur la descendance du monarque.
EUROPE – Dans son avis sur l’introduction sur le marché d’un maïs tolérant au glufosinate (événement de transformation T25), le Comité Scientifique des Plantes (CSP, comité européen qui donne son avis sur les autorisations d’OGM) déclare que pour éliminer les repousses de maïs résistantes au glufosinate, il suffira d’asperger avec un autre herbicide total. A propos des effets sur “d’autres organismes non cibles”, le CSP affirme paradoxalement qu’ “il n’a aucune donnée directement disponible provenant d’essais en champ” mais que “les risques sont considérés comme étant extrêmement faibles”. Enfin, le CSP note que toutes les conclusions sont tirées du “dossier présenté par le notifiant” et conclut qu’ “il n’y a aucune raison de penser que ce maïs causera des effets sur la santé humaine et l’environnement”. De nombreuses organisations demandent que de véritables contre-expertises se mettent en place. Ce comité n’a encore jamais donné un avis négatif à une demande d’autorisation.
TOUT GENETIQUE – La firme pharmaceutique Roche et son partenaire islandais deCode ont déclaré avoir localisé les gènes liés à l’obésité et à l’anxiété.
Radio Canada, 11 septembre 2001
MOLECULTURE – Au Canada, des chercheurs ont modifié génétiquement du carthame pour qu’il produise des protéines humaines censées lutter contre l’obésité et de la luzerne pour produire de l’hémoglobine humaine. A San Diego, l’entreprise Epicyte, après avoir isolé un gène codant pour un anticorps qui attaque le sperme, a créé un “maïs OGM contraceptif”. Des chercheurs polonais expérimentent des épinards OGM pour produire un vaccin contre la rage, ainsi que de la laitue OGM pour produire un vaccin contre l’hépatite B. Les tests grandeur nature sur des cobayes humains auraient été satisfaisants d’après les responsables. Cependant, ils estiment qu’il faudra encore deux ou trois ans pour que ces plantes-vaccins soient au point. Pour Greenpeace, ces nouvelles technologies présentent de grands risques si ces transgènes venaient à s’insérer dans le génome de plantes conventionelles ou sauvages.
CBC News, 19 juillet et Observer 9 septembre 2001
BioMedNet News et AScribe News, 4 octobre 2001
ARBRE TRANSGENIQUE – L’Université d’Abertay a créé un orme transgénique résistant à un champignon parasite (Ophiostoma-novo-ulmi), cause, d’après les scientifiques, de la mort de 20 millions d’ormes en Grande-Bretagne. Les arbres n’ont encore été testés qu’en laboratoire.
The Independent, 28 août 2001
GRANDE-BRETAGNE – Le gouvernement a annoncé l’ensemencement de 30 nouveaux champs d’expérimentation d’OGM (26 en Angleterre et 4 en Ecosse), afin d’évaluer l’effet des OGM sur l’équilibre naturel des plantes et des animaux autour des champs. La distance entre ces champs et les champs cultivés traditionnellement, actuellement de 100 m pour les cultures normales et 200 m pour les cultures biologiques, ne sera pas augmentée. Les résultats de ces expériences seront compilés en 2003 avant qu’une autorisation commerciale de ces semences ne soit accordée. Le gouvernement a choisi de ne pas garder secrets les sites d’expérimentation malgré les 13 incidents au cours desquels de tels champs ont été détruits en 2000-2001.
The Independent, 25 juillet 2001
ABANDON – L’Institut Roslin, créateur de la brebis cloné Dolly, a décidé d’arrêter ses recherches biotechnologiques appliquées à l’agriculture, car “le climat n’est pas amical”, et se consacrera uniquement à la médecine.
BBC news, 24 septembre 2001