Partie Consommation & Economie, Inf’OGM n°22
CHINE – La Chine a décidé qu’en matière d’OGM, toute la production, la vente (import comme export) et la recherche devaient obtenir une autorisation gouvernementale ce qui risque de compliquer pour de nombreux pays le commerce avec le plus gros importateur de soja (plus de 10 millions de tonnes). La majorité de la production des plus grands exportateurs est transgénique. Plusieurs grandes compagnies sont dubitatives quant à signer des nouveaux contrats avec la Chine (certaines ont demandé un acompte de 20% au lieu des 5 à 10% traditionnels).
Reuters, 14 juin 2001, Wall Street Journal, 25 juin 2001
THAILANDE – Greenpeace a découvert des résidus d’OGM non mentionnés sur les étiquettes dans 6 produits pour bébé. Greenpeace dénonce la politique de double standard de nombreuses sociétés, qui suppriment de leurs produits les ingrédients issus d’OGM, dans les pays du Nord, sans le faire dans ceux du Sud.
Kyodo News Service, 13 juin 2001
JAPON – Suite au rappel par Calbee Foods et House Food de snacks contenant des pommes de terre génétiquement modifiées (chips O’zack, cf. Inf’OGM 21), le gouvernement pense rendre obligatoire l’étiquetage des produits contenant des pommes de terre génétiquement modifiées. Le Japon a jusqu’à présent autorisé à la consomm7ation 35 produits agricoles génétiquement modifiés, dont certaines espèces de maïs, de soja et de pommes de terre. Il est considéré comme le premier importateur mondial de ces produits.
AFP, 21 juin 2001
L’USDA et l’industrie semencière ont annoncé, le 1er mars 2001 que le pourcentage de contamination des semences de maïs s’élevait à environ 25%. Le réseau “Stop GM seed” a alors demandé aux autorités de procéder à des tests de semences, en vain. Le réseau a décidé de faire lui-même les tests. Cela a pris tellement de temps que le maïs transgénique a eu le temps de polliniser et donc de contaminer.
Communiqué de Stop GM Seeds Network, 22 juin 2001
BRESIL – D’après l’association des producteurs et revendeurs de semences de l’Etat (Apassul), les producteurs du Sud du Brésil s’apprêtent à planter, sans autorisation, du soja génétiquement modifié. Ces semis pourraient atteindre 45% de la surface consacrée au soja. Les semences, interdites à la vente au Brésil, viennent en contrebande d’Argentine. Selon les prévisions des producteurs brésiliens de semences (Abrasem), un tiers de la récolte actuelle du Rio Grande do Sul, soit plus de 6,3 millions de tonnes, provient de soja génétiquement modifié. Ces chiffres sont admis par des sources gouvernementales de l’Etat de Rio Grande do Sul. Selon Abrasem, le volume de semences produites dans l’Etat a dépassé 291 000 tonnes à la récolte 1998/99 et a chuté l’année suivante à 154 000 tonnes. Pendant la même période la production de soja augmentait de 30 % dans cet Etat. Un autre indicateur de l’expansion du soja transgénique est la vente de glyphosate utilisé dans les cultures résistantes à l’herbicide. Le délégué de l’entreprise Cooplantio à Passo Fundo, Lamar Sakis, estime entre 20% et 30% l’augmentation des ventes de glyphosate durant les deux dernières récoltes.
ETATS-UNIS – D’après un rapport de l’Office de la Comptabilité Générale (General Accounting Office), les régulations sur les OGM mises en place par de nombreux gouvernements perturbent les exportations américaines de produits alimentaires. Ainsi, afin de protéger les agriculteurs qui ont investi dans les biotechnologies, les responsables américains s’assurent que les mesures adoptées sont en accord avec les divers engagements de ces pays, pris au niveau international, comme par exemple l’OMC.
Environmental News Network, 27 juin 2001
D’après un sondage, 32% des américains pensent que la nourriture transgénique est saine (52% pensent le contraire). 93% des sondés estiment que le gouvernement fédéral devrait en exiger l’étiquetage. 5% des sondés estiment que le fait d’être étiqueté “contient des OGM”, les incitera à acheter ce produit (57% à ne pas l’acheter). Il apparaît aussi que les femmes, les personnes âgées de plus de 45 ans et les républicains sont plus réticents.
http://ABCNews.com, 19 juin 2001
FRANCE – Le conseil régional du Languedoc-Roussillon souhaite développer la culture du soja non-OGM. Il compte remettre en culture les 120 000 hectares actuellement gelés par les primes versées, dans les années 1980, pour l’arrachage des vignes.
BELGIQUE – Deux filiales de Delhaize America, Kash n’Karry et Food Lion, ont retiré des lots entiers de tortillas soupçonnés d’être contaminés par du maïs StarLink (cf. dossier Inf’OGM n°18). L’enquête officielle avait décelé de faibles traces de Starlink.
http://www.lesoir.be
REPAS sans OGM
REPUBLIQUE TCHEQUE – Après une douzaine de manifestations organisées par Greenpeace devant le siège de la firme, Tesco Tchéquie a annoncé qu’il n’utilisera plus d’ingrédients issus d’OGM dans les produits de sa marque. “Tous les fournisseurs de Tesco ont confirmé par écrit que leurs produits étaient proprement contrôlés et qu’ils ne contenaient pas d’organismes génétiquement modifiés, et Tesco fait confiance à ses fournisseurs”, a déclaré la société dans un communiqué de presse. La loi tchèque n’interdit pas la vente de produits issus d’OGM. Mais, à partir du 1er janvier 2002, les fabricants devront étiqueter les produits en contenant.
Reuters, 14 juin 2001