L’appel de Poitiers pour sauver la biodiversité
Durant deux jours, des citoyens, des paysans, des apiculteurs, des acteurs de la société civile se sont réunis à Poitiers pour constater ensemble les atteintes insoutenables à la biodiversité. C’est à l’issue d’un processus de démocratie participative réunissant l’ensemble de ces acteurs qu’a émergé l’appel de Poitiers [1]. Point de départ, un constat fort : le modèle agricole, aujourd’hui dominant, est à l’origine des multiples et trop lourdes atteintes à la biodiversité, qu’elle soit sauvage ou cultivée. OGM, pesticides, standardisation des plantes cultivées et espèces élevées, touchent directement les sols, les animaux pollinisateurs, les nappes phréatiques… Ce modèle exclut et menace les autres modes de productions plus respectueux de l’environnement, et façonne la production mondiale en affamant les uns pour mal nourrir les autres.
Cet appel de Poitiers permet de questionner ce modèle agricole dans sa globalité pour « s’approprier un nouveau paradigme global qui replace l’être humain au cœur de la nature et non plus au-dessus, notamment dans le cadre d’une recherche citoyenne basée sur l’intérêt commun » [2].
Plus d’une quinzaine de structures de la société civile formulent des demandes urgentes pour mettre un terme à toutes ces atteintes à la biodiversité : l’interdiction des insecticides les plus dangereux, l’interdiction des OGM, la refonte d’une législation en faveur d’une agriculture respectueuse de la biodiversité et des droits des paysans. Elles s’engagent à se réapproprier leur rôle pour sortir de cette société productiviste et à respecter les Hommes et la nature. « Un autre monde n’est pas seulement possible, il est indispensable ! ».
[1] « Appel de Poitiers », 24 juin 2012.
[2] Ibid