EUROPE – Contamination des semences de colza
Advanta (entreprise née de la fusion de l’anglo-suédois AstraZeneca Plc et
de la coopérative hollandaise Cosun), numéro 5 mondial des semences, a
vendu dans cinq pays européens des semences de colza (variété Hyola
401) contaminées, à hauteur d’environ 1%, par des semences
génétiquement modifiées. Les surfaces emblavées avec ces graines sont de
400 ha en Allemagne, 600 en France (Bretagne, Meuse et Haute Marne),
4500 en Grande Bretagne, 35 au Luxembourg et 500 en Suède. Les
gouvernements français et suédois ont décidé de faire arracher les champs
contaminés, alors qu’en Allemagne et en Grande Bretagne, les
gouvernements ont estimé que la contamination n’était pas assez
importante pour entreprendre une telle action. Cependant, certains
agriculteurs ont décidé de détruire leurs champs. Parmi eux, le Marquis de
Lansdowne (230 hectares) a aussi écrit une lettre ouverte au Times dans
laquelle il critique ouvertement l’attitude du Ministère de l’Agriculture
britannique, notamment le fait que ce ministère n’ait révélé que tardivement
la contamination.
Cet accident illustre le manque de contrôle sur la contamination des
semences importées, l’absence de réglementation à cet égard et
l’incapacité actuelle des industriels à garantir des semences non
contaminées. Cela pose aussi la question de la responsabilité des firmes en
cas de dommages environnementaux. Jean Glavany, ministre français de
l’agriculture, a déclaré que le principe du “pollueur payeur”serait appliqué
et Advanta semble prête à par ticiper à l’indemnisation des agriculteurs
touchés.
De façon plus globale, une telle contamination peut se retrouver sur
d’autres semences. Par exemple Greenpeace a déclaré que quelque 15 %
des cultures de maïs de l’Union européenne, soit près d’un million
d’hectares dont 300 000 pour la France, pourraient être contaminés par
des OGM. Jean Glavany, sur RTL, n’a pas démenti : « Ce que dit Greenpeace
est sûrement vrai à certains égards dans la mesure où personne ne peut
dire que la pollinisation – un phénomène naturel par essence – jointe aux
phénomènes météorologiques, comme le vent, n’entraîne pas une
pollinisation naturelle de certaines espèces. C’est vrai. Et donc il est
probable que nous ayons des impuretés dans le maïs français ». Cependant,
son constat s’arrête là et il n’envisage pas de détruire ledit maïs car, dit-il,
ce serait « toute l’économie agricole française qui serait en panne ».