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Greenpeace bloque une cargaison de soja
Greenpeace France a bloqué un navire contenant plus de 50 000 tonnes de soja dans le port de Sète pour dénoncer la déforestation de l’Amazonie.
Le 29 juin 2019, une cinquantaine de militants de Greenpeace a bloqué pendant plus de 24 heures, un navire contenant plus de 50 000 tonnes de soja dans le port de Sète. Cette action vise à dénoncer la déforestation en Amérique du Sud provoquée par la culture du soja en majorité transgénique. Greenpeace souhaite aussi que le gouvernement français s’engage concrètement pour une vraie transition écologique.
Le cargo Ellirea provenait de Cotegipe, dans l’état de Bahia au Brésil. Le soja brésilien, en majorité transgénique, est destiné à nourrir le bétail européen. Une partie de la cargaison était destinée à la France, et une autre à la Slovénie. L’Union européenne, faute de politique efficace, accepte passivement sa dépendance au soja.
« Alors que la canicule étouffe la France, Greenpeace France démontre une nouvelle fois le manque flagrant d’action du gouvernement pour changer de trajectoire » précise le communiqué de presse de l’association.
109 grammes de soja pour produire 100 grammes de poulet
Cette action fait suite à la publication le 11 juin 2019 d’un rapport intitulé « Mordue de viande, l’Europe alimente la crise climatique par son addiction au soja » [1]. Ce rapport démontre et précise que l’élevage industriel et la surconsommation de viande en Europe engendrent des phénomènes massifs de déforestation et de destruction d’écosystèmes précieux en Amérique du Sud notamment via la culture du soja. Le rapport évoque par exemple que « pour produire 100 grammes de poulet, il aura fallu 109 grammes de soja ».
Ces gigantesques monocultures de soja utilisent des variétés tolérantes au Roundup interdites à la culture dans l’Union européenne. Ce double discours est une des schizophrénies que les ONG et les Faucheurs volontaires dénoncent depuis de nombreuses années. Il s’agit d’une forme déguisée de colonialisme agricole. Les populations brésiliennes ne bénéficient que très peu de ces cultures qui enrichissent au contraire des multinationales ou des grands propriétaires terriens.
Greenpeace insiste sur l’impossible durabilité d’un tel système d’élevage. L’association précise dans son rapport : « Vu les niveaux de consommation actuels, relocaliser en Europe la production de soja nécessaire à nourrir nos animaux d’élevage n’est pas envisageable. Pour la France uniquement, qui importe chaque année entre 3,5 et 4,2 millions de tonnes de soja, cela reviendrait à consacrer les terres agricoles de trois départements français (Le Morbihan, les Côtes d’Armor et le Finistère) à cette unique culture, au détriment des cultures destinées à l’alimentation humaine ».