Semences paysannes et savoir-faire à l’honneur
Par Frédéric PRAT
Publié le 16/04/2015
L’équipe de BEDE (Biodiversité : Échanges et diffusion d’expériences) a de nouveau publié un journal suite à la rencontre biennale, au succès grandissant, des semences paysannes en Afrique de l’Ouest. 20 pages rendent compte des débats, des ateliers et des échanges de semences et de savoir-faire qui se sont déroulés du 11 au 13 mars 2014 à Djimini au Sénégal.
Cette année, un focus particulier a été mis sur le mil, « avenir de l’agroécologie paysanne en Afrique ». En effet, cette plante aux mille facettes (sorgho, fonio, éleusine, tef, millets, mil à chandelle…) est en partie originaire d’Afrique de l’Ouest où elle s’adapte donc parfaitement aux conditions locales. Délaissée au profit de riz et blé importés, elle tentera d’être réhabilitée par la campagne « nos mils nourrissent l’Afrique », décidée lors de cette foire en partenariat avec des organisations indiennes.
Le journal aborde aussi le néocolonialisme en Afrique, via des projets ou programmes qui introduisent les semences améliorées ou génétiquement modifiées (même pour le sorgho) dans des cadres juridiques alignés avec ceux de l’UPOV ou des brevets (par exemple, avec la Nouvelle Alliance G8 pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition ou avec AGRA, programme de la Fondation Gates).
La sélection paysanne, les savoir-faire (comme avec ce pain du désert cuit à même le sol, cf. en page 17), les échanges entre pays africains, mais aussi avec l’Europe et l’Asie, sont mis à l’honneur, et des pistes sur la souveraineté semencière sont esquissées dans la déclaration finale (page 20) : autonomie dans la production de semences, gouvernance transparente et commune de ces semences, arrêt de la brevetabilité du vivant, promotion de l’agriculture familiale et de la femme, gardienne de la semence… La version papier a été imprimée au Mali pour une diffusion en Afrique.
