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NOUVELLE-ZELANDE – Trafic de PGM, dissémination hors de la serre : des chercheurs impliqués

Par Eric MEUNIER

Publié le 08/12/2010, modifié le 27/02/2025

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Une enquête menée par le ministère néo-zélandais de l’Agriculture et des forêts montre que des plants d’Arabidopsis thaliana génétiquement modifiés (GM) ont essaimé hors d’une serre d’expérimentation et que ces plants pourraient, par ailleurs, avoir été illégalement importés par les scientifiques impliqués dans l’essai [1].

Suite à l’alerte envoyée par un chercheur au ministère quant à la présence d’Arabidopsis thaliana GM à l’extérieur d’une serre de l’Université de Lincoln mais louée par l’Agence de recherche sur les végétaux et l’alimentation, une enquête sur les causes de cette dissémination a été menée. Elle a révélé que les plants GM s’étaient « échappés » du laboratoire sous serre après que des membres de ce laboratoire l’eurent nettoyé à l’eau. Les grilles d’échappement de l’eau ayant des mailles plus grandes que la taille des semences, ces dernières se sont donc retrouvées dans le système d’évacuation de l’eau et ont disséminé à l’extérieur du laboratoire. Mais surtout, l’enquête a établi que ces semences d’Arabidopsis thaliana GM avaient été importées sans autorisation, les lots de semences ayant été renseignés comme non GM dans les documents d’importation. Aucune mise en examen n’a pu être notifiée, les enquêteurs ayant constaté que les documents de référence avaient été détruits. Le personnel de l’Agence de recherche sur les végétaux et l’alimentation a par ailleurs refusé de répondre aux enquêteurs comme les autorise la loi néo-zélandaise.

L’Agence de Recherche sur les Végétaux et l’alimentation est, outre ses activités de recherche dans le domaine des OGM, partie prenante dans les enquêtes de biovigilance sur les OGM. Cette situation a amené Steffan Browning de l’Association Soil and Health (Sol et santé), à déclarer que « les conflits d’intérêt des chercheurs et des agences gouvernementales dans la gestion des PGM démontrent que la meilleure gestion possible est l’arrêt des expériences et des tentatives gouvernementales d’introduire des PGM et des animaux GM en Nouvelle-Zélande » [2]. Cerise sur le gâteau pour cette association, le manque de transparence des autorités publiques : ce cas de dysfonctionnement n’a pu être connu que suite à une procédure d’accès aux documents administratifs comme le permet la loi sur l’information officielle (équivalent de la CADA en France).

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