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Une étude russe sur les OGM à considérer avec précaution
Le 22 juin 2010, le député français François Brottes (Socialiste, radical, citoyen et divers gauche – Isère) posait une question [1] à la ministre de la Santé et des Sports, Roselyne Bachelot, relative aux impacts sur la santé de la consommation de PGM. A l’appui de sa question, le député se réfère notamment à une étude russe, beaucoup mentionnée sur Internet il y a deux mois.
Fin avril 2010, les résultats d’un travail conjoint de l’Association nationale russe de sécurité génétique et de l’Institut de l’écologie et de l’évolution [2], étaient présentés à la presse [3]. Profitant de la journée nationale russe de défense contre les risques environnementaux, Alexei Surov, sous-directeur de l’Institut de l’écologie et de l’évolution, a ainsi présenté les résultats d’une étude qui consistait à nourrir des rats sur trois générations avec des aliments sans soja, avec du soja conventionnel ou avec un complément de soja GM en différentes proportions. Le Dr A. Surov a annoncé avoir notamment observé que la consommation de soja GM entraînait une perte de fertilité. Le scientifique souligne cependant qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions liées à la sécurité sanitaire des PGM mais l’écho donné à ces résultats a déjà franchi les frontières russes.
Pour le moment, Inf’OGM se refuse à commenter une telle l’étude, avant sa publication. La procédure « classique » de diffusion des travaux scientifiques consiste en effet à publier les résultats obtenus dans un journal à comité de relecture. Ce comité de relecture, composé de scientifiques, discute les résultats et les protocoles d’expérience en vue de donner un gage de qualité scientifique aux travaux et ainsi, d’en assurer la crédibilité. Cette crédibilité est un élément central mais non exclusif pour que les études scientifiques puissent être discutées par la communauté scientifique, les experts et politiques ou tout citoyen. En l’état, les résultats du Dr. Surov n’ont pas encore été publiés (une annonce de publication en juillet 2010 a été annoncée mais reste à confirmer). Inf’OGM relatera donc ces résultats, en les contextualisant, dès leur publication dans une revue scientifique.
[1] Question n°82005, publiée au JO le 22 juin 2010, page 6876
[2] un centre de recherche en charge de la coordination des programmes Biodiversité et Ressources biologiques de Russie de l’Académie des Sciences russe, http://www.sevin.ru
[3] « Russia says genetically modified foods are harmful », Moscow Times, 16 avril 2010, http://english.ruvr.ru/2010/04/16/6…