Les philanthropes ne défendent pas tous le même monde…
Mettre en lumière le monde des fondations, du mécénat, des ONG internationales, et des philanthropes est une tâche périlleuse. En effet, peut-on mettre dans la même case des structures comme la fondation Bill et Melinda Gates, la fondation Vuitton, les mécénats d’entreprises et des fondations qui permettent à des associations de participer à l’émergence d’un monde autre, celui du jour d’après ?
Dans un livre sur la philanthropie, Didier Minot discute des questions politiques fondamentales, au gré des chapitres : argent privé / action publique ; toute puissance des philanthropes-capitalistes ; à la recherche d’un capitalisme acceptable ; comment la grande philanthropie aide à construire « le meilleur des mondes » ?
Il étudie plus particulièrement l’exemple des fondations liées aux Gafam, lesquelles participent à l’émergence d’un « homme nouveau », et défendent une forme de transhumanisme. La Fondation Gates par exemple est très investie dans le forçage génétique (voir le dossier de ce journal).
Mais l’auteur fait aussi une large place aux fondations alternatives, qui permettent aux mouvements de transformation sociale « de démarrer, de s’organiser et de se structurer malgré le recul des financements publics ». Car sans des fondations comme la Fph, Inf’OGM par exemple n’aurait jamais existé.
Après la lecture de ce travail très documenté, vous regarderez d’un autre œil les jeunes personnes qui vous abordent dans la rue pour vous « vendre » de l’ONG caritative ou environnementale, pour ne parler que de cette facette du Charity business. Par contre, vous serez sans doute plus attentif aux sollicitations des associations qui agissent pour construire ensemble un monde à finalité humaine.