Nouvelles techniques de manipulation du vivant, pour qui ? Pour quoi ?
Comme annoncé dans la brochure, le détail des différentes techniques de manipulation du vivant sera mis en ligne sur le site Inf’OGM ultérieurement.
Le présent ouvrage, fruit d’un travail collectif mené par Inf’OGM, en lien avec BEDE, le GIET, le RSP et PEUV [1], propose la description des nouvelles techniques de manipulation du vivant, un rappel de l’évolution des droits industriels sur les plantes qui explique pour qui sont faites ces manipulations, et une réflexion plus générale sur les raisons de l’artificialisation du vivant. Cette contribution au débat rappelle le rôle central que les veilles citoyennes d’informations et les acteurs syndicaux, associatifs et scientifiques ont à jouer.
Les OGM donnent lieu à un grand débat de société depuis leur introduction massive en agriculture au milieu des années 1990. Du fait d’une opposition farouche dans certaines régions du monde, comme en Europe, la culture de plantes transgéniques ne s’est étendue que dans quelques pays, essentiellement les Etats-Unis, le Canada, le Brésil et l’Argentine (qui à eux quatre cultivent 84% des plantes génétiquement modifiées (PGM) du monde)… Les PGM qui sont aujourd’hui commercialisées sont issues de techniques d’ores et déjà anciennes. La transgenèse n’est plus la seule technique utilisée par les entreprises pour générer des PGM : les techniciens ont aujourd’hui à leur disposition plusieurs autres méthodes aux noms évocateurs comme la technologie de nucléase en doigt de zinc ou la cisgenèse… De nouvelles plantes au patrimoine génétique modifié seront donc bientôt commercialisées.
Comment ces plantes issues de ces nouvelles techniques se situent-elles par rapport aux directives et règlements européens ?
C’est la question qui se pose actuellement, et la Commission européenne a constitué fin 2008 un comité d’experts (deux par État membre) pour l’aider à y répondre. Octobre 2011 : la réflexion des experts n’a pas encore abouti et aucun calendrier n’est connu à ce jour.
Ces nouvelles techniques sont une étape supplémentaire vers la privatisation du vivant agricole. Mais surtout, elles masquent le fond d’un problème qui n’est autre que celui de la modernité, celui d’un monde-bolide sans pilote, d’une culture dominante destructrice de ses propres conditions de vie.
POUR COMMANDER LA BROCHURE
« Nouvelles techniques de manipulation du vivant, pour qui ? Pour quoi ? », coll. Emergence, édition PEUV, octobre 2011, 80 pages, 9 euros, 120g.
[1] BEDE : Biodiversité : Echanges et Diffusion d’Expériences, GIET : Groupe International d’Etudes Transdisciplinaires, Peuv : Pour l’émergence d’une Université du Vivant, RSP : Réseau semences paysannes