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KENYA – Fin des importations des OGM
Après plusieurs années de débat, le Kenya a adopté une loi, très controversée, sur l’encadrement des plantes génétiquement modifiées en 2011 [1]. Ce pays a reçu, à plusieurs reprises, des aides importantes des entreprises de biotechnologies, comme Monsanto ou Syngenta, notamment via le Kenya Agricultural Research Institute… Le Kenya était donc pressenti pour devenir le prochain pays africain à adopter des cultures génétiquement modifiées… Or, le 8 novembre 2012 , le gouvernement kenyan, à l’issue d’une réunion du cabinet, a annoncé sa volonté d’interdire l’importation des PGM, rapporte le site Citizennews.ke [2]. Le Président Mwai Kibaki a chargé le ministre de la Santé d’appliquer cette interdiction jusqu’à ce que « le pays puisse certifier que [les PGM] n’ont pas d’impacts négatifs sur la santé humaine ».
Cette décision est-elle en lien avec la publication de G.-E. Séralini ? En tout cas, dans la presse kenyane, quelques scientifiques, à l’instar du président du Comité kenyan des biotechnologies de l’Académie nationale des Sciences, James Ochandra, ont émis des doutes sur cette publication, et reproduit certaines des critiques entendues sous nos latitudes [3]. Preuve que le discrédit de cette étude est très bien orchestré au niveau mondial ? Mais quand le directeur de la Fondation africaine pour la technologie agricole, Jacob Mignouna ajoute « qu’une stricte relecture par les pairs auraient dû être conduite », on peut légitimement s’interroger : l’article a été publié dans une revue à comité de lecture, que demander de plus ?
Si cette interdiction était réellement mise en application, il est peu probable que le Kenya puisse la contrôler. Dans un précédent article, Inf’OGM précisait en effet qu’ « en octobre 2011, Alois Kullaya, chargé de recherche sur les PGM à l’institut de recherche agronomique Mikocheni de Tanzanie déclarait : “ Nos capacités de contrôle d’entrée des OGM sur notre territoire sont quasi nulles” ».