Hommage

Jean-Baptiste, fondateur des Faucheurs volontaires, et bien plus encore

Par Jacques DANDELOT

Publié le 09/07/2021, modifié le 08/07/2024

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Lundi 14 juin, à 86 ans, Jean-Baptiste Libouban, compagnon de l’Arche, est parti semer des graines, paysannes sans aucun doute.

Au rassemblement du Larzac 2003, Jean-Baptiste avait ouvert le « bureau d’embauche  » des Faucheurs Volontaires d’OGM. Un peu déçu du nombre des inscrits, il avait dit : « j’ai semé une graine, on verra si elle germe… ». On connaît la suite.

Jean Baptiste Libouban à Paris (2006)
Crédits : Christophe Noisette, L’aire de rien

Nombreux sont les salarié.e.s, administrateurs et administratrices d’Inf’OGM, d’hier et d’aujourd’hui, qui ont eu l’occasion de croiser Jean-Baptiste lors de réunions, de procès de faucheurs, de fêtes, etc. Soyons certains qu’ils n’ont pas oublié le regard pétillant, le sourire malicieux et les propos toujours bienveillants et pertinents de Jean-Baptiste. On ne peut que garder le souvenir d’un homme droit, joyeux, n’étant pas le dernier à chanter et danser, même à plus de 80 ans ! Et il voyait loin.

Il est de ces personnes, rares, dont on peut dire : « quelle chance nous avons eue de le rencontrer et de cheminer avec lui !« 

Il était de toutes les luttes partout dans le monde pour venir au secours du vivant sous toutes ses formes, pour s’opposer aux atteintes faites à l’homme et à la nature. Ceci, bien sûr, dans l’absolu respect des fondamentaux de son engagement : la non-violence et la désobéissance civique.

Finalement, ce portrait si juste de Jean-Baptiste, paru dans la revue Gibraltar en 2017 : « Visionnaire, inspirant, Jean-Baptiste Libouban est de ceux qui marchent contre le vent. D’un pas toujours aussi ferme, à l’aube de ses 83 ans. Semblable à l’arbre qui résiste au temps. L’histoire de ce “doux bandit”, adepte de la non-violence et de la désobéissance civique, n’a pas pris une ride. Criant d’actualité, l’écho de sa pensée traverse les années«  [1].

Jean Baptiste Libouban à Cournon d’Auvergne (2006)
Crédits : Christophe Noisette, L’aire de rien

Jean-Baptiste repose au cimetière de la Borie-Noble (une des communautés de l’Arche proche de Lodève) au milieu de pins majestueux. Comme compagnon, il a Lanza del Vasto et sans doute pas très loin le père franciscain Alain Richard, compagnon de route de Jean-Baptiste, créateur des cercles de silence, qui a eu l’élégance de décéder le 24 juin à 96 ans, 10 jours après Jean-Baptiste !

« Gardarem lou moral » disait Jean-Baptiste.

[1Extrait du récit de Pauline André Dominguez, Gibraltar N°6, octobre 2017.

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