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ITALIE – Essais illégaux en champs de fruitiers OGM
Après la Suisse [1], c’est en l’Italie que la présence illégale de plantes génétiquement modifiées (PGM) a été découverte. Selon la Fondation pour les droits génétiques (FDG), des essais en champs d’arbres GM menés par la Faculté d’agriculture de l’Université de Viterbo sont toujours en place alors même que la prolongation de leur autorisation avait été conditionnée à la mise en place de protections, toujours absentes à ce jour [2].
Les essais en question concernent des cerisiers, des oliviers et des actinidiers (kiwis) génétiquement modifiés pour être plus petits et mieux résister à certains champignons. Autorisés pour dix ans en 1998, ces essais auraient dû s’arrêter en 2008. Selon FDG, une demande de prolongation de la culture expérimentale jusqu’en 2014 a été déposée début 2009. Mais l’autorité régionale compétente a non seulement refusé d’accorder cette prolongation, mais a même ordonné la destruction des essais et le nettoyage du site. Toujours selon la FDG, une telle prolongation aurait pu être accordée si, conformément à la loi régionale n°15 de 2007, l’Université avait confiné les essais afin de prévenir toute dispersion de pollen. Mais, en avril 2012, soit quatre ans après la fin de l’autorisation initiale, et trois ans après l’ordre de destruction, la FDG a constaté sur place que les arbres GM étaient toujours là, sans aucune protection. Et ce, malgré la présence proche d’oliviers et de ruches, deux éléments faisant craindre une dissémination du caractère transgénique testé. La FDG demande donc que l’on procède à la destruction des arbres GM. Toutefois, dans un souci de disposer d’un maximum de données scientifiques, la FDG souhaite que des analyses soient effectuées avant afin de pouvoir de répondre aux questions des impacts sur l’environnement de ces arbres GM, analyses non initialement prévues par l’Université. Ainsi, la FDG demande que des laboratoires publics puissent étudier la composition des arbres GM, les possibles transferts horizontaux aux organismes du sol, la composition de la faune et de la flore dans la rhizosphère ou encore les possibles transferts verticaux de gènes. Dans ce dernier cas, des prélèvements d’olives et de cerises présentes dans un rayon de cinq kilomètres autour des essais seraient à faire. Et les résultats devraient être rendus publics. La FDG, qui explique que de telles analyses ne retarderaient pas la destruction des essais et le nettoyage des champs, attend aujourd’hui la réponse de l’Université et la décision du ministère italien de l’Environnement.