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Inébranlables, les Faucheurs continuent leur action
En dépit du moratoire, qui ne concerne que les cultures commerciales de Mon810 et, en dépit de la loi qui instaure un délit spécial fauchage, les Faucheurs volontaires ont, cette année encore, « neutralisé » un certain nombre de parcelles de culture transgénique en France.
Quatre parcelles de maïs OGM ont été fauchées par les Faucheurs volontaires dans la nuit du dimanche 30 juin au lundi 1er juillet, dont trois dans le Gers : deux parcelles d’une superficie de 13500 m2 et de 3000 m2 de la société Syngenta/Pioneer à Condom, et une autre de 2700 m2 de Monsanto, à Mauroux ; et en Haute-Garonne : une parcelle 4000 m2 de Monsanto a été « fauchée ou écrasée » à Beaumont-sur-Lèze. Les destructions ont été revendiquées, le lendemain, par le Collectif des Faucheurs volontaires. Selon les ministres, de l’agriculture et de l’enseignement supérieur, Michel Barnier et Valérie Pécresse, ces parcelles expérimentales concernaient des essais sur des variétés résistantes aux insectes et/ou tolérantes à un herbicide. Ils ont par ailleurs condamné avec « la plus grande fermeté ces actes contraires à l’Etat de droit et au principe du respect de la propriété privée » Et, comme de coutume, les deux ministres ont répété que ces destructions « affaiblissent de manière irresponsable [la] capacité de recherche » de la France.
Une parcelle de maïs OGM de 1000 m2 a été détruite par des faucheurs anonymes dans la Vienne, dans la nuit du 6 au 7 août 2008, sur une commune proche de Montmorillon (Vienne). L’agriculteur, qui se qualifie lui-même de producteur de semences « expérimentateur », a indiqué à l’AFP que ses champs avaient déjà été la cible des faucheurs d’OGM en 1994 et en 2007. Il n’a pas donné l’identification des PGM détruites, précisant seulement qu’il s’agissait de maïs résistant à un herbicide à base de glyphosate. Une enquête de police est en cours.
Une autre parcelle, toujours située dans la Vienne, a aussi été détruite : les maïs ont été coupés au sécateur en laissant les pieds débout, ce qui fait que ni les gendarmes, ni l’agriculteur ne s’en étaient aperçus.
Une semaine après, toujours et encore dans la Vienne, une centaine de faucheurs volontaires – accompagnés de José Bové – ont détruit publiquement le vendredi 15 août 2008, deux parcelles de maïs transgénique Mon810 situées à Civaux (3000 m2) et Valdivienne (1500 m2), dans la Vienne. A propos de cette action, José Bové a déclaré : « Le 25 septembre 2004, nous étions exactement au même endroit. Nous avons été accueillis par les forces de l’ordre, les bombes lacrymogènes et défensives… Avec les blessés que l’on sait. Quatre ans après, nous avons démontré à Monsanto qu’il ne serait jamais tranquille. Nous avons rempli notre mission ». Les gendarmes bien que présents ne sont pas intervenus, et se sont contentés de prendre des photos.
Suite à ces destructions, Monsanto a annoncé [1] que pour la première année, « 100% de ses essais » de PGM cultivés en France en 2008 ont été détruits. L’entreprise estime que « opéré à la manière d’un « show médiatique » (…), l’acte de vandalisme du 15 août signe une bien triste conclusion : le retard quasi-irrattrapable de la recherche française en biotechnologies végétales ».