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INDE – Erreurs statistiques de Mahyco dans son étude sur l’aubergine Bt

Par Eric MEUNIER

Publié le 28/02/2009, modifié le 27/02/2025

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Alors que le gouvernement indien a demandé une pause dans le traitement de la demande de Mahyco d’autoriser la commercialisation d’une aubergine Bt, ceci afin qu’un comité spécial puisse étudier les différentes données scientifiques disponibles sur le sujet [1], une nouvelle étude australienne est versée au dossier. Selon cette étude, les données fournies par Mahyco ne sont pas suffisantes pour conclure à l’absence de risques sanitaires sur le long terme [2]. Ainsi, pour le Dr Judy Carman de l’Institut de Recherche Sanitaire et Environnementale, un institut de recherche à but non lucratif et dédié à l’étude des risques liés aux PGM alimentaires [3], Mahyco n’a pas suffisamment étudié la composition de l’aubergine Bt pour rechercher des différences d’expression de protéines natives, du fait de l’insertion du transgène. En effet, le nombre d’aubergines Bt et non Bt utilisées pour étudier les différences de composition entre les deux – trois aubergines de chaque – est très insuffisant, et les données fournies ne renseignent pas du tout les modes de production des aubergines qui doivent être similaires, et aussi être conduits dans différentes régions de l’Inde (effet environnements de culture). Pour les tests d’allergénicité, la critique de base est la même : les analyses effectuées ne correspondent pas aux standards établis et suivis. Aucune étude de reproductivité d’animaux ayant consommé de l’aubergine Bt n’a été conduite. Les analyses de toxicité aigüe n’ont pas été conduites avec une protéine Bt extraite de l’aubergine Bt mais de bactéries. Les études de toxicité sur rats ont utilisé cinq rats par groupe ce qui est largement insuffisant pour la scientifique. D’autres critiques sont également faites et portent principalement sur des erreurs ou insuffisance de protocole : lacunes d’information sur le contenu des régimes alimentaires donnés aux animaux pour les études d’alimentarité, faible nombre de prélèvements sanguins (sept prises contre 18-20 habituellement) et encore un trop faible nombre d’animaux utilisés dans les études.

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