Oignon de Tarassac : un sauvetage collectif
Par Frédéric PRAT
Publié le 06/11/2019
Passionnant, ce livre sur le sauvetage de l’oignon de Tarassac. D’abord par l’histoire de ce sauvetage, contée par Yves Giraud, le paysan principal acteur, du moins au départ, de cette aventure. Avant d’aborder l’oignon de Tarassac, Yves présente longuement « la cousinade », une dizaine d’autres oignons en majorité de l’Hérault, en abordant leurs saveurs, leurs particularités de culture et d’organisation des producteurs.
Pour l’oignon de Tarassac, les conseils de culture sont très détaillés : préparation du sol, semis avec espacements, fertilisation, repiquage, irrigation, date de récolte, bref, une belle synthèse technique du vécu de ce paysan !
Et pour boucler le cycle, il faut aussi produire sa semence. Contrairement à d’autres plantes, celle de l’oignon se produit à partir de « porte-graines », semés en mars pour une récolte en juillet-août. Là encore, tous les détails techniques, dont le tamisage et le séchage, sont expliqués.
Les oignons peuvent aussi se semer à partir de bulbilles, oignonets (petits oignons) obtenus à partir d’un semis dense. Plantés l’hiver suivant sur buttes pour éviter trop d’humidité, ils seront récoltés à partir du mois de juin.
Mais la technique n’est pas tout : car qui dit « semence paysanne » dit avant tout communauté agricole et organisation paysanne. C’est l’objet de la dernière partie de cet ouvrage qui commence par présenter la législation autour des semences, cadre obligé de ces passionnés de la semence… L’auteur souligne des formes d’organisations très différentes, depuis des coopératives structurées, des IGP (qui peuvent entraîner des dérives, notamment de mono-cultures), des foires annuelles… jusqu’à des producteurs très isolés, plus précaires sur le long terme.
Le collectif des semeurs du Lodévois-Larzac, adhérent du Réseau semences paysannes, organise régulièrement des rencontres festives, gage du redémarrage de ces variétés oubliées.
