Entretiens avec un Faucheur Volontaire
Quand, en 2003, au Larzac-Solidarités qui rassembla près de 300 000 personnes, lors d’une conférence organisée par Inf’OGM, un homme suggère : « et si les citoyens allaient faucher les champs d’OGM », personne n’envisage alors l’ampleur que prendra ce mouvement.
Dans un livre d’entretiens, Jean-Baptiste Libouban revient longuement sur l’histoire des Faucheurs volontaires, mais aussi sur son histoire, ses sources d’inspiration et sa vie à la communauté de l’Arche, fondée par Lanza del Vasto, compagnon de Gandhi. Il s’est engagé très tôt dans l’action non-violente : végétarien, jeûneur, désobéissant au service militaire, à la guerre en Algérie et impliqué dans les luttes contre le nucléaire… Récit parfois un peu trop détaillé, voire anecdotique, il n’en reste pas moins un témoignage d’une grande importance et la preuve qu’un combat citoyen peut renverser les rapports de force.
C’est finalement le mouvement des Faucheurs volontaires – qu’il a créé avec le soutien de José Bové et de la Confédération Paysanne – qui a étendu son implication bien au-delà de sa communauté : « Des Compagnons réfractaires à la guerre d’Algérie ont fait de la prison, d’autres ont été emprisonnés au moment de la lutte du Larzac. Donc nous avions l’expérience sur le sujet dans l’Arche (…). La nouveauté a été d’accepter que des actions directes non-violentes soient menées avec des personnes que nous ne connaissions pas, notre confiance en elles reposant uniquement sur l’engagement qu’elles avaient pris à travers la charte. Mon expérience d’action non-violente dans l’Arche, aussi bien les échecs que les réussites, a été une base bénéfique pour bâtir ce mouvement ».
Poursuivi en justice pour cinq fauchages, Jean-Baptiste Libouban raconte de l’intérieur la création du mouvement, l’organisation des fauchages, les procès, la solidarité entre faucheurs…