Syngenta : encore plus opaque en devenant chinoise !
En immersion totale dans l’enfer toxique et capitalistique de Syngenta, cette étude exhaustive réalisée par le collectif bâlois Multiwatch débute par l’assassinat en 2007 de Keno, activiste du MST (Mouvement des Travailleurs Sans Terre) au Brésil à la suite duquel l’entreprise Syngenta a été condamnée et contrainte de déménager de leur site expérimental de 120 hectares, qui a été converti depuis à l’agro-écologie.
Présent sur la scène mondiale et très loin d’améliorer les systèmes alimentaires, Syngenta, au début des années 2000 premier producteur mondial de pesticides et troisième fabricant mondial de semences hybrides et OGM de plus d’une centaine de plantes, n’a semé que désastres écologiques et humains dans tous les pays où cette entreprise s’est implantée.
En 2016, Syngenta refuse une fusion avec Monsanto, qui dans la foulée est rachetée par Bayer pour 66 milliards de dollars (58 millions d’euros). En 2017, ChemChina, conglomérat chinois, rachète alors Syngenta, suite à une baisse de ses activités, pour un montant inédit de 43 milliards d’euros.
Ce rachat par ChemChina a permis de relancer Syngenta par un nouveau marché gigantesque, la Chine, déjà premier utilisateur mondial de pesticides au m2, un tiers de la production mondiale sur 8 % de la surface agricole mondiale et avec la volonté politique d’imposer la technologie OGM sans dépendre des groupes américains et européens et de leurs brevets, mais avec une population majoritairement hostile à 60 % ! Et avec le privilège accordé par ChemChina que « Syngenta reste Syngenta », ce qui rend la multinationale encore plus opaque !
Heureusement, grâce à ce livre noir commencé en 2015, la résistance s’est propagée dans le monde entier et notamment en Suisse même, où les ONG ont réussi à s’interposer auprès de l’Etat lui-même. Après des contacts avec Hilal Elver, rapporteuse spéciale des Nations unies pour le droit à l’alimentation, cette dernière a proposé, face aux violations des droits humains causés par l’usage des pesticides (estimation de 200 000 décès par an tout de même !), un traité mondial contraignant de la gestion des pesticides identique pour tous les pays.