n°152 - septembre / décembre 2018

Agrocarburants 1e et 2e génération : le groupe Avril (ex-Sofiprotéol) toujours là…

Par Jean-Luc Juthier Jean-Luc Juthier, 
Confédération paysanne et administrateur d’Inf’OGM

Publié le 18/01/2019

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Juin 2018 : la FNSEA mobilise ses troupes et bloque des raffineries. À l’ordre du jour, les importations d’huile de palme par la « bio » raffinerie de la Mède (13) venant concurrencer la production française d’huile de colza captée en grande partie par le groupe Avril (200 000 tonnes d’huile de palme importées par an !). Grâce aux aides de l’État et une défiscalisation, Avril produit aujourd’hui une grande partie des 7 % de diester présent dans le carburant des véhicules diesel.

Dans un communiqué du 11 juin 2018, la Confédération paysanne précise : « Oui les importations d’huile de palme, dont la production est une catastrophe en termes de déforestation et d’impacts sur les paysans du sud, doivent être dénoncées. Pour autant, transformer de l’huile de colza en agro-carburant est aussi une impasse pour les paysans, dont le bilan environnemental s’avère calamiteux. La France transforme quasiment toute la production d’huile de colza en diester, ce qui fait que l’on importe de l’huile de colza pour la consommation alimentaire, alors même qu’il s’agit d’une des meilleurs huiles pour l’alimentation humaine ».

Il s’agit là d’agrocarburants de 1e génération, ceux qui entrent en concurrence directe avec l’alimentation humaine. La Confédération Paysanne de l’Aude rajoute : « C’est une aberration, la terre doit avant tout nourrir
 l’humanité avant de faire rouler nos autos. Il faut (…) environ 500 litres d’équivalent pétrole pour produire une tonne d’huile de colza (engrais, mécanisation, transport, transformation) auxquels il faut rajouter force pesticides. Et plus grave, les agrocarburants de première génération comme le colza ont un bilan bien plus néfaste en terme de gaz à effet de serre que les carburants fossiles (1,2 fois plus) ».

Il faut noter également qu’une partie des variétés de tournesol (et aussi de colza en plus faible proportion) sont des variétés rendues tolérantes aux herbicides (VrTH) obtenues par mutagénèse, technique que la Cour de Justice européenne vient de confirmer comme produisant des OGM. 

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