Fiche technique / Etat des lieux

SOJA – Le mythe de l’autogamie

Par Dominique Guillet, Association Kokopelli

Publié le 30/12/2002, modifié le 08/07/2024

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Selon la thèse officielle, les fleurs du soja sont parfaites et auto-fécondes. Les étamines libèrent leur pollen avant que la fleur ne s¹ouvre. Le stigmate étant en contact permanent avec les anthères, la fécondation a donc lieu généralement avant que la fleur ne s¹épanouisse.


Le soja est donc considéré officiellement comme une plante quasiment autogame avec moins d¹1 % de pollinisations croisées (selon Carlson et Lersten, 1987 ; Dzikowski, 1936 ; McGregor, 197 et selon Inra Jean-marc Meynard et Marianne Le Bail, 2000).

Selon ce principe, il n’y aurait quasiment pas de risque d’hybridations entre des variétés OGM et des variétés non OGM. 

La thèse officielle apparaît cependant être quelque peu opportuniste, pour ne pas dire mensongère.

Voici quelques informations que nous avons glanées au fil de nos recherches sur la production de semences de soja.




 Caviness, en 1970, a montré que ce sont les abeilles qui étaient responsables des 7,7 % de pollinisations croisées qu¹il avait obtenues dans ses parcelles d¹expérimentation.




 Selon Hambleton en 1936, Jaycox en 1970 et Pellett en 1947, les apiculteurs dans certaines régions des USA reportent obtenir du miel de soja.




 Des cultivateurs de soja en Arkansas sont reportés encourager la présence de ruches d¹abeilles afin d¹augmenter les rendements de soja à l¹hectare.




 Un article, sur les relations entre les abeilles et la production agricole, fut distribué lors de la conférence EAS en 1997, aux USA, évoquant le fait que dans le Delaware des ruches d¹abeilles sont amenées pour ³favoriser la pollinisation des cultures de soja²




 En 1934, Culter obtint 5% de pollinisations croisées dans des parcelles de soja entourées d¹un voile de tulle sur un mètre de hauteur avec une ruche a proximité.




 En 1960, Gordienko mit des abeilles dans une cage voilée contenant deux variétés de soja. Il les nourrit avec du sirop parfumé afin de stimuler les visites florales : il obtint 29 % d¹hybridations sur une variété et 44 % d¹hybridations sur l¹autre variété.




 Entre 1930 et 1970, de nombreux scientifiques et agronomes étudièrent très attentivement la possibilité d¹utiliser les abeilles en tant que vecteurs de pollinisation pour la production en masse et bon marché d¹hybrides de soja. Weber et al. (1970), Veatch (1930), Bradner (1969), Brim et Young (1971).




 Piper and Morse en 1923 déclarèrent que les fleurs de soja étaient énormément visitées par les abeilles et mentionnèrent que certaines variétés de soja étaient beaucoup plus parfumées.




 Pendant plusieurs dizaines d¹années, aux USA, les chercheurs étudièrent la possibilité de sélectionner des variétés de soja beaucoup plus attractives pour les abeilles afin de produire des hybrides de soja.



Il faut, de plus, préciser que l’autogamie déclarée de certaines espèces de légumineuses (haricots, petits pois, pois chiche, soja…) est une résultante de terrains d’expérimentations traités à mort par la chimie depuis des dizaines d’années. Etant complètement stérilisés de toute présence d’insectes, ils présentent évidement moins de risque de pollinisations croisées.



Cela veut donc dire que les règles d’autogamie, pour ces légumineuses, ne s’appliquent plus dans les champs en agriculture biologique. Notre expérience semencière depuis une dizaine d’années le confirme.



Par conséquent, pour qu’un soja OGM soit parfaitement autogame, il ne faut pas qu’il y ait insecte qui vive à plusieurs kilomètres à la ronde, ce qui est tout un programme.


Conclusions

1. Le soja est strictement allogame dans des conditions naturelles : à savoir lorsque les populations d¹insectes n¹ont pas été décimées par la chimie.



2. Il est risible de prétendre à un risque zéro de contamination entre des cultures de soja génétiquement modifié et des cultures de soja non modifié.



3. Peut-être devrions nous encourager la culture de la quinoa et de l¹amaranthe à grains qui sont les meilleures sources de protéine d¹origine végétale. (87 sur l¹échelle de 100 en termes d¹équilibre des acides aminés, selon la FAO).



Dominique Guillet. Association Kokopelli.

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