ARGENTINE -Désenchantement sur les OGM
Sept ans après les premières cultures de soja transgénique, plusieurs scientifiques argentins commencent à dénoncer les impacts négatifs sur l’environnement suite aux préjudices sur la vie bactérienne du sol et le fort développement de mauvaises herbes résistantes aux herbicides. Après une période d’euphorie autour du soja fourni par Monsanto, une étude publiée dans la revue New Scientist1 montre que les agriculteurs sont aujourd’hui obligés d’employer deux fois plus d’herbicides que dans les systèmes conventionnels. De plus, la contamination par des graines “perdues” est inquiétante pour les scientifiques puisque la plante pousse spontanément à de mauvaises époques et là où elle n’est pas souhaitée, imposant aux agriculteurs d’utiliser des herbicides plus puissants et toxiques que le glyphosate, entraînant une perte de récolte et des atteintes au bétail, le rendant impropre à la consommation. Enfin, l’étude établit une possibilité de lien entre les cultures et des maladies développées dans des familles habitant à proximité : rougeurs, yeux irrités, des nouveaux nés ayant des malformations… La situation en Argentine s’est bâtie autour d’une expansion non contrôlée des agriculteurs souhaitant cultiver du soja transgénique, les amenant à exproprier 150 000 agriculteurs de leurs terres, faisant chuter la production de lait, riz, maïs, pommes de terre et lentilles. De son côté, l’entreprise considère la récolte comme victime de son propre succès, et recommande de cultiver le soja en rotation avec du maïs ou une autre culture pour laisser à la terre et à l’environnement le temps de récupérer. C. Merritt, responsable du département de biotechnologie de Monsanto s’est déclaré “choqué par le fait que New Scientist publie une telle étude, dont les deux auteurs sont des anti-OGM notoires, et qui ignore de nombreux résultats scientifiques prouvant le contraire de leurs résultats”. C. Merritt a ajouté que “si les problèmes avancés sont réels, pourquoi le Round Up est-il toujours utilisé par des millions d’agriculteurs, après trente ans d’existence ?” 2.