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FRANCE – AQUITAINE – Malgré le sabotage d’une expérimentation, les contaminations à nouveau prouvées

Par Christophe NOISETTE

Publié le 11/10/2007, modifié le 27/02/2025

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Un nouvel acte de fauchage volontaire a eu lieu, le 11 octobre 2007 : il s’agissait de la destruction d’une parcelle de deux hectares de maïs bio sur la commune de Saint-Dos en Béarn. Bernard Pouey, agriculteur propriétaire, a en effet décidé de « médiatiser » la contamination de son maïs bio par des OGM. Il a donc décidé de faucher sa parcelle, sous le regard des caméras et soutenu par une cinquantaine de voisins et de paysans de la fédération Bio d’Aquitaine. Ce champ faisait partie d’une expérimentation (financée par le Conseil régional et menée sous contrôle d’huissier par Bio d’Aquitaine) pour mettre en évidence l’impossible coexistence des filières GM et non GM. Les analyses menées par le laboratoire Atlangène (à Nantes) ont révélé que ce champ était contaminé à hauteur de 0,14% d’OGM.). Suite à ces résultats, Qualité France, l’organisme certificateur de l’agriculteur, a donc ôté le label bio (pendant deux ans sur les champs incriminés) et a recommandé à l’agriculteur de détruire son maïs. La perte économique pour Bernard Pouey est de 400 euro/tonne, prix de vente de son maïs en production bio.

Par ailleurs, fin juillet, deux champs bio du même Bernard Pouey (dans le Béarn) et deux autres champs cultivés en conventionnels dans le Lot et Garonne, tous faisant partie de l’expérimentation, avaient été l’objet d’un sabotage aux produits chimiques, empêchant la floraison de 70% des épis, le reste des pieds de maïs étant restés rachitiques. La recommandation de l’organisme certificateur de détruire le maïs a été autant motivée par le constat sur le terrain d’une pollution chimique et « notamment la présence de zones sans végétation (ni maïs ni mauvaises herbes) et la présence de racines brûlées au pied des maïs », que par les résultats positifs d’analyses OGM. Bernard Pouey avait alors porté plainte contre X. Pour Jon Harlouchet, président de Bio d’Aquitaine, si l’expérience « démontre bien qu’il y a une propagation des OGM, les sabotages systématiques prouvent aussi qu’il existe des gens qui veulent éviter à tout prix que ces résultats soient connus ».

Cette expérimentation concernait aussi l’évaluation de la contamination par le pollen GM de ruches. Ces dernières étaient situées dans un rayon pouvant aller jusqu’à trois kilomètres d’une parcelle de maïs GM. « Les expérimentations 2007 ont confirmé les forts taux de contamination des pollens prélevés dans la plupart des ruches étudiées par le pollen de maïs GM (Mon810) », concluent les responsables de l’étude. Les taux de présence du pollen GM varient entre 5 et 40% et, paradoxalement ; comme en 2006 (1), les ruches les plus éloignées ne sont pas forcément les moins contaminées. Pour la coordination « Aquitaine avenir sans OGM », les traces d’OGM sont infimes dans le miel mais cela suffit pour détruire son image de marque.

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