Tribune

Vignes transgéniques INRA – ILS ONT OSE !

Par Confédération Paysanne

Publié le 23/01/2003

Partager

Communiqué de presse – Confédération Paysanne

La direction de l’INRA maintient l’essai en plein champ de porte greffes génétiquement modifiés à Colmar.

La direction de l’ INRA, en annonçant hier soir (le 20 janvier) sa décision de maintenir et poursuivre l’essai de vignes OGM sur le site de Colmar, met fin au moratoire obtenu par les vignerons en 2000.

Cet essai, financé en grande partie à l’époque par Moët et Chandon et par l’Union européenne, avait été abandonné à la veille du passage au troisième millénaire, par crainte de déboires commerciaux générés par une image polluée du vin de Champagne, et suite à diverses manifestations d’hostilité de la filière viticole à l’introduction des pratiques de modification génétique dans la vigne et les procédés d’élaboration du vin.

La Confédération paysanne s’insurge contre cette décision de reprise, pour son propre compte, des essais par l’Institut National et proteste contre la méthode utilisée pour y arriver.

Pour parvenir à ses fins, déjà annoncées officiellement le 23 Septembre 2002 par la Présidence et la Direction Générale dans une tribune publiée par le quotidien Libération, l’INRA a organisé un simulacre de débat, invitant un échantillon de 14 personnes triées sur le volet, dans une enceinte close qui n’a rien à voir avec un lieu de neutralité.

S’appuyant sur cette « consultation-alibi » pour annoncer la reprise des essais OGM, l’INRA renforce le camp de ceux qui préconisent, pour une partie du vignoble, le développement de pratiques productivistes de culture de la vigne et l’élaboration industrielle des vins, comme le font par exemple les auteurs du rapport Cap 2010. La majorité des vignerons savent bien quelles seraient les conséquences sociales, économiques et culturelle d’une acceptation des ces orientations.

La Confédération paysanne n’accepte pas l’idée que ce qui est présenté comme « des chances à saisir », par l’INRA et par les rédacteurs de Cap 2010, sous la pression des lobbies pépiniéristes et des metteurs en marché, soit inéluctable.

Elle réaffirme son attachement à une viticulture paysanne, qui ne soit pas « déculturée » et qui puisse être soutenue dans ses efforts de recherches alternatives à l’industrialisation massive et meurtrière des vignobles. L’INRA ne doit plus se positionner comme acteur d’une logique de compétition, mais bien plus dans une logique de réponse aux besoins affirmés par la société.

La Confédération paysanne continuera à s’opposer à toute expérimentation de culture modifiée génétiquement.

Par ailleurs, elle participera à toute initiative permettant la mise en place d’un réel débat de société dont les règles du jeu ne seraient pas truquées au départ, et dont l’instrumentalisation des participants ne serait pas le seul objectif.

Actualités
Faq
A lire également