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SUISSE – Un essai de blé GM détruit, StopOGM condamne

Par Christophe NOISETTE

Publié le 13/06/2008, modifié le 27/02/2025

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Le 13 juin 2008, 35 personnes ont détruit partiellement une parcelle d’essai de blé GM mené par l’Institut de recherche Agroscope (Ecole polytechnique de Zurich) à Zurich-Reckenholz. La police a arrêté cinq suspects dans les environs, tous de nationalité suisse, deux hommes et trois femmes, âgés de 29 à 39 ans.

Le montant des dégâts et leur conséquence sur les recherches en cours n’ont pas encore été évalués et l’Université de Zurich, l’EPFZ et Agroscope déposeront vraisemblablement plainte. La coordination romande StopOGM [1] a officiellement condamné cet acte : « StopOGM désapprouve cet acte, qui omet qu’en Suisse le peuple a les moyens d’exclure l’usage du génie génétique dans l’agriculture par la démocratie directe. Les organisations partenaires de StopOGM, résolument contre les OGM dans l’agriculture et l’alimentation, ont du reste obtenu qu’il y ait un moratoire sur l’utilisation commerciale des OGM par l’initiative sans OGM. […] StopOGM, pour qui l’essentiel est que le moratoire sur l’utilisation commerciale des OGM soit respecté, s’est opposée depuis le début aux essais de blé prévus à Reckenholz et à Pully, mais en utilisant les voies prévues par la loi. Ses griefs portent essentiellement sur la précipitation avec laquelle les demandes d’autorisation ont été faites et sur les lacunes très importantes qui entachent les dossiers de recherche au regard des exigences posées par les dispositions juridiques encadrant toute dissémination. […] Pour StopOGM, la destruction d’hier n’apporte rien de positif : elle sabote une recherche susceptible de montrer de nouveaux aspects défavorables aux OGM ; elle risque aussi de faire peur à nombre de personnes qui, pourtant, commencent à douter de l’utilité des OGM en Suisse et dans le monde ; elle n’a par ailleurs rien à voir avec la résistance civique et pacifique que prônent par exemple les faucheurs volontaires français : les auteurs de la destruction, agissant à visage couvert et non sans brutalité, cherchent manifestement à éviter d’assumer la responsabilité de leurs actes« .
Un recours contre ces essais est néanmoins pendant, mais il n’a pas d’effet suspensif. Il a été déposé par douze organisations de défense de l’environnement, des consommateurs et des paysans, dont Greenpeace et Bio Suisse.

On ne sait pas pour l’instant qui se cache derrière l’action. L’essai effectué dans le cadre du programme national de recherche PNR 59 « Utilités et risques de la dissémination des plantes génétiquement modifiées » est controversé. Son but est de tester en plein air la résistance d’un blé transformé à l’oïdium, un champignon répandu en Suisse. Il s’agit d’étudier la qualité de ce blé et ses effets sur l’environnement.

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