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N°158, janvier – mars 2020 (version numérique)

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Description

Qui ne s’est jamais dit : « mais pourquoi donc existe-t-il des espèces aussi désagréables que les moustiques ? » Ça fait un bruit lancinant qui perturbe l’endormissement, ça pique, et en plus ça transmet des maladies. Et on a beau chercher, on ne voit pas l’intérêt écologique de cet insecte.

Alors pourquoi ne pourrions-nous pas l’éradiquer, tout simplement ? Car c’est bien d’une éradication dont parlent les scientifiques et certaines associations philanthropiques.
Le problème est que ce que nous pensons être inutile, voire nuisible, ne l’est peut-être pas. Et au nom de quoi l’être humain se permettrait-il de décider d’exterminer une espèce ?

Les entreprises et agences gouvernementales ne s’embêtent pas avec de telles considérations éthiques. Oxitec – une entreprise de biotech – en tête, Bill Gates, le Darpa (une agence gouvernementale étasunienne), etc. : engluées dans une vision manichéenne et prométhéenne du vivant, nombreuses sont les organisations qui tentent de modifier génétiquement les insectes pour les éradiquer.

L’espoir pour ces insectes est que la prétendue maîtrise humaine des espèces est pour le moins mise à mal par la réalité : ces lâchers massifs de moustiques stériles, par exemple, sont globalement un échec dans les pays qui les ont testés. N’empêche, le projet est là et il ne date pas d’hier. La transgenèse a remplacé le DDT, le forçage génétique est dans les starting-blocks.

Et pour faire passer ces projets délirants, ces organisations nous abreuvent de belles promesses comme la fin de la dengue et autres Zika. La santé est souvent instrumentalisée pour mieux faire passer des innovations qui serviront in fine une agriculture intensive et hors-sol.