BURKINA FASO – Coton transgénique ou coton équitable ?
En partenariat avec Monsanto et Burkina Biotech, l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) a expérimenté durant deux ans (2003 et 2004) le coton transgénique Bollgard II sur ses stations de recherche à Farako-bâ (région de l’Ouest) et à Kouaré (région de l’Est) En conclusion, ils estiment que le Bollgard II n’influence pas la précocité et le rendement égrenage du coton, qu’il augmente les rendements en coton graine et contrôle efficacement les populations de larves, de lépidoptères carpophages et phyllophages. La présence de populations diversifiées d’insectes utiles a été également observée dans les parcelles de coton transgénique. Par ailleurs, l’utilisation du coton transgénique permet d’entrevoir une réduction significative de la quantité d’insecticide utilisée en culture cotonnière. La Coalition de veille face aux OGM a fait part aux autorités de leur inquiétude sur la dissémination des gènes Bt et demande un moratoire de cinq ans [1]. Les Verts burkinabés insistent auprès du gouvernement pour que soit adopté le principe de précaution. Ces expériences ont été menées sur une période de deux ans seulement alors que les résultats des expériences sur le coton transgénique conduites à Bobo-Dioulasso (ouest) et à Fada N’Gourma “ne seront pas concluantes avant des années”, selon l’INERA [2]. En juillet 2003, la Sofitex, société parapublique qui contrôle la filière coton, et Monsanto niaient l’existence d’essai de coton transgénique [3]. Selon H. Clavier, responsable du service agronomique pour le Développement des agro-industries (DAGRIS, anciennement la Compagnie française pour le Développement des Fibres Textiles et actionnaire de la Sofitex), “il n’y a pas de raison que les pays africains soient absents de cette avancée technologique” [4]. Or, en même temps, Max Havelaar et DAGRIS ont signé un partenariat pour développer le textile équitable. Dans son cahier des charges, Max Havelaar demande à l’entreprise, “en matière d’environnement, de bannir certains pesticides et refuser l’achat et l’utilisation de semences OGM”. Les Verts ont dénoncé le double jeu de DAGRIS. Et le problème de la coexistence de champs “équitables” et transgéniques a aussi été mis en avant [5].