OGM : la déclaration finale de Porto Alegre
Etat emblématique de la lutte contre les OGM, le Rio Grande do Sul (Brésil) accueillait fin janvier dans sa capitale, Porto Alegre, le Forum Social Mondial, grand rassemblement de mouvements citoyens du monde. Objectif : élaborer des propositions qui prennent le contre-pied de celles du Forum Economique Mondial des multinationales de Davos.
Un des ateliers les plus fréquentés fut celui sur les OGM. Plus de cent personnes y ont activement participé, et la présence de Via campesina, avec le Mouvement des Sans Terre (MST) ou encore la Confédération paysanne, lui ont apporté un crédit politique majeur. Dans leur déclaration finale datée du 29 janvier 2001, les participants soulignent avec force que les OGM ne constituent une solution ni à la crise environnementale, ni à celle de la faim : “En effet, la faim est un problème
politique et social. Il suffit de rappeler par exemple qu’au Brésil, 1% des exploitations agricoles contrôlent 45% des terres, quand 90% des exploitations agricoles possèdent moins de 20% des terres”.
L’accent est également porté sur le brevetage du vivant : “les multinationales brevètent toutes les semences transgéniques. Ainsi, elles nient à l’agriculteur son droit à resemer sa semence chaque année. Le contrôle des semences par les multinationales implique le contrôle sur notre alimentation. Sur notre vie”. Ils exigent la mise en place rapide d’un programme en cinq points, où l’on retrouve : la non brevetabilité des êtres vivants ; une recherche publique indépendante pour une agriculture durable sans OGM ; la ratification du Protocole de Biosécurité de Carthagène ; un moratoire immédiat sur le commerce et la culture d’OGM ; et le droit à une information complète pour tous.
Enfin, ils appellent à organiser avec imagination la journée mondiale contre les OGM du 17 avril 2001.
NB : Cette déclaration et le compte rendu de l’atelier sont dis -ponibles
sur notre site internet : www.infogm.org