Description
Une rétrospective de l’année 2018 : voilà ce que nous avons tenté de faire avec ce dossier. Une année qui marquera les esprits et le débat sur les OGM, notamment grâce à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne sur le statut OGM des résultats de la mutagénèse [1]. Nous assistons au début de l’ère post-transgénique et nous nous retrouvons donc, d’une certaine façon, comme à la fin des années 90.
Il y a vingt ans, l’arrivée des premiers soja Roundup Ready dans les ports français et européens avait déclenché une mobilisation citoyenne et des acteurs économiques intense… qui a permis d’éviter que l’Union européenne subisse le même sort que les Amériques. L’Argentine, le Brésil et les États-Unis étaient et restent les leaders incontestés de la production des plantes transgéniques [2] et les OGM 2.0, issus de nouvelles techniques de modification génétique, semblent s’installer tranquillement dans ces pays. L’Europe semble à l’orée d’un nouveau bras de fer contre ces nouveaux OGM : nous assistons à une recrudescence d’actions citoyennes et de désobéissance civile et le jugement de Dijon qui relaxe les Faucheurs qui avaient détruits des colza mutés du fait de l’absence de caractérisation précise du mode d’obtention de ces colzas donne le ton [3]… Du côté des industriels et de quelques chercheurs, l’envie est forte de changer le cadre réglementaire, de réduire l’évaluation à sa plus simple expression afin d’encourager « l’innovation » [4]… laquelle sera protégée par des droits de propriété intellectuelle en pleine expansion. Mais l’avenir n’est jamais écrit et qui sait ?, le sort des nouveaux OGM pourrait aussi suivre le chemin de leurs « ancêtres »…