Description
Les sociétés dites « modernes » sont caractérisées, entre autres, par la disparition des paysans (la population active agricole en France est passée de 36 % en 1946 à moins de 4 % en 2011). Et avec eux, de leurs savoirs-faire, notamment sur la gestion de leurs semences, qui, depuis un siècle, sont produites par des entreprises qui détiennent un droit de propriété sur ces « variétés » créées.
Trois grosses multinationales semencières [1] contrôlent aujourd’hui plus de 59 % du marché des semences « officielles », celles qui respectent les normes industrielles et sont inscrites au Catalogue des « variétés » [2]. Si l’on suit cette évolution, la bio-diversité cultivée, hors catalogue, disparaîtra totalement, au profit de ces quelques variétés industrielles.
Mais rien n’est moins sûr, et ce, au moins pour deux raisons : d’une part, la plupart des paysans « du Sud » continuent à produire et gérer leurs propres semences ; d’autre part, les paysans « du Nord » se réapproprient peu à peu cet acte fondateur de l’agriculture qui consiste à ressemer une partie de leurs récoltes.
Après son n° 151, avec un dossier sur les « Convoitises autour de la biodiversité cultivée », Inf’OGM dresse aujourd’hui un panorama des résistances et combats paysans autour de leurs semences, avec quelques exemples au niveau mondial [3], puis européen [4] [5] et français [6] [7]. Le cadre réglementaire international en introduction [8] permet de comprendre la course de vitesse qui se joue pour la souveraineté alimentaire. Selon les vainqueurs, les conséquences sur la vision du vivant ne seront pas les mêmes [9].