Les insectes transgéniques soulèvent de nombreuses questions
Des chercheurs modifient génétiquement des insectes afin d’inhiber la transmission de maladies à l’homme, de combattre les ravageurs ou de rendre ces insectes résistants à des maladies ou producteurs de molécules pharmaceutiques. Les inquiétudes soulevées par ces travaux sont du même ordre que celles soulevées par les plantes transgéniques, voire accentuées puisque la dissémination, la reproduction et la transmission des gènes sont des
phénomènes souhaités par les scientifiques. Les risques encourus sont un possible déséquilibre d’écosystèmes locaux, un changement des rapports proies / prédateurs ou une transmission de gènes selon des processus non prédits. Ainsi, T. Miller, professeur d’entomologie à l’Université de Californie, travaille à modifier génétiquement un ver parasite du coton en lui introduisant un gène léthal pour sa progéniture. Des travaux ont analysé la dispersion de ces vers transgéniques en utilisant non pas ledit gène léthal mais un gène le rendant fluorescent. Il est prévu qu’en 2005 ces vers soient lâchés dans l’environnement en Arizona. A propos d’un moustique transgénique, T. Scott, professeur d’entomologie à l’Université de Californie, estime que des risques existent : « Les gènes rendant ce moustique incapable de porter le parasite de la malaria ne peuvent-ils pas passer à une autre espèce, entraînant des conséquences irréversibles ? Est-il possible que le parasite s’adapte et provoque une épidémie importante parce que rendu plus fort ? Ces parasites se sont déjà adaptés à de nombreux médicaments ».