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GRANDE-BRETAGNE – Coexistence : la charrue avant les bœufs ?
Le ministère britannique pour l’environnement, l’alimentation et les affaires rurales (DEFRA) a publié en novembre 2007, les résultats d’une consultation publique de 2006, portant sur sa proposition de mesures visant à assurer une bonne gestion de la coexistence entre cultures non GM et cultures GM [1]. 11 676 réponses ont été apportées à ce document sur une période de trois mois. Selon le DEFRA, 80% des réponses apportées signifiaient un désaccord avec cette proposition, les répondants considérant la coexistence impossible. Les principaux points soulevés concernaient le refus que le seuil de 0,9% soit adopté comme objectif de contamination maximale, et proposaient plutôt le seuil de détection à 0,1%. La question de la coexistence des cultures GM avec l’agriculture bio a également été soulevée. La majorité demandait que le seuil de présence de PGM dans les produits bio soit inférieur à 0,1% et que les structures commercialisant les PGM soient responsables des entorses à cette règle. En réponse, le DEFRA affirme dans son résumé qu’il n’est pas clair que les personnes ayant répondu ait lu les questions. Les données du DEFRA indiquent que ces réponses ont été apportées par des « membres du public », des organisations agricoles, des autorités locales, des membres du parlement, d’ONG, d’entreprises de biotechnologie… Le ministre de l’Environnement, Phil Woolas, a réagi début novembre 2007 en précisant « qu’avant de définir des règles de coexistence, il est nécessaire d’attendre que certains développement aient eu lieu tel que de nouvelles données scientifiques portant sur les distances d’isolement et la définition de seuils de contamination pour les semences » [2]. L’association GM Freeze a réagi à ces propos ministériels en soulignant le paradoxe que le gouvernement ait rédigé cette proposition de règles et organisé cette consultation alors même que les données de base requises ne sont pas encore disponibles [3].