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Les lobbyistes pro-OGM de moins en moins discrets
Un rapport des Amis de la Terre Europe expose l’existence de liens très serrés entre la Commission européenne et les entreprises de Biotechnologie, notamment au travers de la structure EuropaBio. Selon l’association, cette structure a pour objectif d’influer sur le travail des commissaires européens et ce, au cours de petits déjeuners, conférences, réunions politiques, réunions ad hoc… Afin de limiter les impacts du travail de ces entreprises de lobby, les ATE demandent, dans leur rapport, l’adoption de différentes mesures telles que l’identification et l’enregistrement des lobbyistes avec déclaration des budgets annuels et rendus publics des correspondances avec les parlementaires, déclaration publique de la composition des groupes d’experts conseillant la Commission européenne… [1]
Aux Philippines, Greenpeace dénonce également des liens « trop serrés » entre les entreprises productrices de PGM et des membres du gouvernement. Ainsi, un rapport de l’association présente les liens supposés entre certains membres d’organes de régulation et des groupes de lobby financés par des entreprises de biotechnologie. Ces organes de régulation sont le Bureau de l’Industrie des Plantes, l’Equipe de Biotechnologie du ministère de l’Agriculture et le Comité National de Biosécurité. Un quatrième groupe indépendant existe également, le Groupe d’Evaluation Scientifique et Technique (SRTP). Selon Greenpeace, trois des membres de l’Equipe de biotechnologie ont ouvertement soutenu des campagnes de promotion de PGM. Par ailleurs, 80% des membres du SRTP ont travaillé dans des institutions qui ont des partenariats avec les entreprises de biotechnologie. Le ministre de l’Agriculture, Arthur Yap, n’a pas encore répondu aux affirmations de ce rapport [2].
En Europe, c’est l’ISAAA [3] qui a décidé de faire une tournée de promotion du coton Bt en invitant un groupe d’agriculteurs indiens à venir raconter leur succès avec cette plante. Ainsi, à l’image de ce que l’ISAAA a effectué en 2006 avec des agriculteurs africains, des rencontres avec des parlementaires et des agriculteurs européens seront organisées. Dans le débat indien sur le succès ou l’échec de la culture du coton Bt, l’ISAAA se situe donc du côté des organismes se réjouissant des « bienfaits » de cette culture. Organisme de promotion d’une agriculture biotechnologique, financé en partie par les entreprises de biotechnologie, l’ISAAA, par la voix de son Président, Clive James, a également annoncé l’organisation d’un voyage d’experts indiens au Brésil afin qu’ils observent la filière du sucre – éthanol de ce pays ainsi qu’avoir facilité la fourniture de papaye transgénique par Monsanto sans paiement de royalties à l’état du Tamil Nadu. Au vu des déclarations de C. James, des échanges de ce type devraient concerner la Chine, l’Afrique du Sud, les Philippines, l’Argentine et le Brésil également [4].
Aux Etats-Unis, une des réunions de campagne d’Hilary Clinton pour devenir candidate démocrate aux élections présidentielles de 2008 s’est tenue dans l’immeuble de l’entreprise Troutman Sanders, spécialisée dans le lobbying et fortement soutenue par Monsanto. Par ailleurs, le directeur de la campagne 2004 de John Edwards, actuel rival démocrate d’Hilary Clinton, travaille aujourd’hui pour l’entreprise Mayer Brown, partenaire de Monsanto pour le lobby [5].
[3] The International Service for the Acquisition of Agri-biotech Applications