n°5 - janvier 2000Tribune

Scientifiques et citoyens : pourquoi dialoguer sur les OGM ?

Par Frédéric Prat, GEYSER

Publié le 01/01/2000

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Depuis que le Collectif internet « OGM Danger » a répondu à la lettre ouverte des scientifiques dans le quotidien Libération (25 juin 1999), un « dialogue informel » s’est mis en place entre la liste de discussion « trangénèse » des chercheurs (INRA, CIRAD, CNRS…) et la liste du collectif Internet des citoyens (ogm@egroups.com).

Dure gageure ! Dans les deux « camps » en effet, des voix se sont élevées pour critiquer ces échanges. En caricaturant, pour certains chercheurs, les citoyens sont au mieux des naïfs, obscurantistes et irrationnels, au pire des conspirateurs au service d’autres intérêts ; pour certains citoyens, les chercheurs sont au mieux grisés et aveuglés par leurs jouets, au pire, manipulés ou au service des multinationales.

Dans ces conditions, pourquoi tant insister sur ce dialogue ? J’y vois pour ma part trois raisons : tout d’abord, une information mutuelle, d’un côté sur le sujet des recherches, de l’autre sur les raisons des positions critiques des citoyens ; ensuite, l’espoir de rallier certains chercheurs au principe de précaution et à la demande d’un moratoire total sur la production et commercialisation des OGM et au non brevetage du vivant ; enfin, la participation des citoyens à la définition des conditions de poursuite de la recherche et de levée éventuelle de ce moratoire.

Sans ce dialogue, qui devra à terme alimenter les politiques, c’est la loi du profit qui l’emportera…

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