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ETATS-UNIS – L’USDA ne surveillera plus les pesticides

Par Eric MEUNIER

Publié le 31/08/2008, modifié le 27/02/2025

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Des coupes budgétaires ont conduit le ministère états-unien de l’Agriculture à réduire puis arrêter certaines de ses activités. Parmi les victimes : le programme de recherches statistiques sur les pesticides et les risques associés aux produits chimiques sur des cultures comme le coton, le maïs, le soja ou le blé. Reconnu comme seule source fiable de données dans ce domaine, ce programme était utilisé notamment par des organisations comme Greenpeace, le Conseil de Défense des Ressources Naturelles, le WWF mais aussi Syngenta ou l’Association états-unienne du Soja. Les réactions ne se sont donc pas faites attendre. Ainsi, Bill Freese du Centre pour la Sécurité Alimentaire affirme qu’il s’agit d’un « coup dur pour tous les efforts qui ont été faits afin d’améliorer la sécurité de notre agriculture ». L’inquiétude est encore plus grande du fait de l’usage croissant ces dernières années des pesticides notamment dû aux cultures transgéniques. L’interrogation de Charles Benbrook est elle plus précise puisque l’ancien employé du ministère qui s’est fait connaître pour ses rapports annuels de l’utilisation des pesticides aux Etats-Unis dénonçant une hausse des quantités utilisées, explique que « les données de 2007, si elles avaient été publiées, auraient montré une énorme augmentation de la quantité d’herbicide appliquée sur les cultures Roundup Ready, surtout le soja. Depuis quelques années, les médias agricoles sont remplis d’histoires contant les déboires des cultivateurs devant affronter des mauvaises herbes de plus en plus résistantes au Roundup et autres herbicides. Je trouve curieux que l’USDA stoppe sa collecte d’informations au moment même d’un regain d’intérêt et de besoin pour des informations solides sur l’usage des pesticides, notamment concernant les cultures de soja. Je ne serais pas surpris d’apprendre que Monsanto ait mené une campagne de lobby discrète pour mettre fin au programme ». Charles Benbrook apporte également une explication à la présence d’entreprises aux côtés des associations comme Greenpeace demandant un maintien de ce programme par le fait que « les entreprises marchandes reconnaissent que sans les données de l’USDA, elles deviennent vulnérables aux revendications d’un grand nombre de parties risquant de leur réclamer des comptes pour l’usage de pesticides sur les récoltes » [1].

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